Ali Benflis : «Je vais publier un livre blanc sur la fraude»

Suite à l’annonce des résultats définitifs de la présidentielle du 17 avril par le Conseil constitutionnel, le candidat malheureux de cette élection Ali Benflis a déclaré, dans une conférence de presse, organisée dans son quartier général de la campagne, que le Conseil constitutionnel «vient de cautionner la fraude qui a entaché ces élections» et «est sorti de sa neutralité en adoptant un parti pris manifeste pour un candidat». «En effet, ce n’est pas la première fois que cette institution s’écarte de sa mission de défense de la Constitution et de la légalité. «En 2008, cette institution a cautionné, sans état d’âme, le viol caractérisé de la Constitution qui a supprimé la limitation des mandats», a-t-il lancé. Et d’ajouter : «Le Conseil constitutionnel a été totalement dépossédé de ses missions. Il a été rabaissé au rang de simple appareil mis au service exclusif du régime en place (…) Il a assumé et accepté sa dérive qui l’a conduit à devenir l’instrument par lequel un habillage légal est donné aux décisions douteuses du pouvoir en place.» Benflis s’est demandé comment interpréter le fait qu’un proche de Bouteflika soit nommé à la tête du Conseil constitutionnel et dont trois membres participent à la campagne d’un candidat, que ce même Conseil valide la candidature d’un homme malade, qu’il puisse valider aussi plus de 4 millions de signatures de soutien à ce même candidat sans qu’il soit obligé à la retenue et, finalement, comment ce Conseil a-t-il pu valider la déclaration de patrimoine du président candidat sans que les conditions exigées par la loi soient satisfaites ? Pour le conférencier, sa réponse à tout ce questionnement est que ce Conseil a «couvert de son autorité légale et de sa caution morale une non-élection». «Il n’a pas été permis au peuple de se prononcer librement sur des candidatures et des programmes politiques (…) Le régime en place a assuré son autoreconduction en même temps que la reconduction de sa devanture qu’est devenue la Présidence de la République», a-t-il accusé. Il a réitéré son refus de reconnaître ces résultats du scrutin et s’est engagé à «informer» le peuple algérien par la publication d’un «Livre Blanc» qui contiendra toutes les formes de la fraude dont a usé le régime en place lors de l’élection du 17 avril. «Ce livre sera publié sur le net pour que le peuple sache comment et par quels moyens le pouvoir en place a usé de la fraude», a-t-il promis. Et d’affirmer : «Je considère en toute sincérité et en toute honnêteté que mes droits ont été lésés et que je suis le vainqueur politique et moral de ce scrutin présidentiel. C’est le président actuel qui a distribué les taux et j’assume ce que je dis.» Benflis a, entre autres, annoncé que la création de son parti est en cours. «J’ai entamé la préparation de la création d’une formation politique dont la raison d’être est de perpétuer le projet pour le renouveau», a-t-il confirmé, en assurant qu’il a des bases militantes dans toutes les kasmate du FLN à travers le pays. Il a également fait part d’une rencontre prochaine avec le Front du boycott et qu’il ne bénira pas la nouvelle Constitution si l’ensemble des forces politiques et civiles n’y participeront pas. Pour ce qui est de la neutralité de l’Armée nationale lors de ce scrutin, Benflis a déclaré que cette institution est restée «spectatrice», laissant faire les choses.
Houneïda Acil
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.