Des associations appellent à faire entendre la voix des travailleurs

Il semble bien que l’Algérie renoue avec la journée du 1er mai, en tant que «journée internationale de lutte des travailleurs» comme la qualifie un texte, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, signé par quelques formations et associations – à caractère politique, syndical et citoyen – qui appellent à faire entendre «la voix des créateurs de richesses de notre pays face aux politiques néolibérales qui nous entraînent vers la dépendance et la misère». Les initiateurs de cet appel, qui s’adresse «aux travailleuses et travailleurs», organisent dans ce but un rassemblement le jeudi 1er mai 2014 à 11h en face du port d’Alger, place du 2 Mai (à proximité de la gare routière Tafourah). Pour situer le contexte de cette journée, ils expliquent que «les travailleuses et les travailleurs font face, partout à travers le monde, aux politiques d’austérité et aux menées agressives de l’impérialisme». Les revendications prioritaires concernent les travailleurs algériens pour lesquels «un salaire minimum à 40 000 DA» est exigé ainsi qu'«une échelle mobile des salaires», parce que «quand les prix montent les salaires doivent augmenter». Les signataires de l’appel estiment que «c’est aux riches de payer l’impôt» et revendiquent «une baisse importante de l’IRG (impôt sur le revenu global)». Concernant le statut des travailleurs, ils exigent de transformer les contrats temporaires et les emplois sous-payés, créés dans le cadre du filet social, en contrats permanents. Ils demandent aux pouvoirs publics de réprimer les employeurs au noir, qui ne déclarent pas leurs travailleurs à la sécurité sociale et à la caisse de retraite, les laissant dans la précarité. Ils estiment que «l’Etat doit assurer aux citoyens des services publics de qualité». Pour se situer politiquement, les signataires de l’appel au rassemblement du 1er mai déclarent militer «pour les libertés d’expression, d’organisation, de manifestation et de grève» et «pour bâtir les outils syndicaux et politiques indépendants au service de la cause des travailleurs». Leur appel intervient alors que les travailleurs ont engagé dans plusieurs secteurs des actions comme la grève de la faim à la cimenterie Lafarge, à Ogaz (Mascara), ou la grève à la laiterie de Birkhadem. «Seule la lutte paie !», c’était le slogan préféré du regretté Redouane Osmane, leader syndicaliste exemplaire et qui était également, dans sa fonction d’enseignant, un travailleur modèle. Les faits lui donnent raison. Les revendications des travailleurs dans beaucoup de secteurs n’ont été satisfaites qu’après des grèves parfois longues et dures. Aujourd’hui, le contraste est révoltant entre la grosse chkara qui déborde d’argent sale, traîné par les corrompus qui ne font aucun effort et ont tout, et le couffin presque vide des couches défavorisées de la population, dont une grande proportion est constituée de travailleurs, confrontés à tous les problèmes de la vie quotidienne.
Kamel Moulfi
 

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