Le PST : «Louisa Hanoune a abandonné son identité ouvrière»

Le Parti socialiste des travailleurs (PST) a sévèrement critiqué Louisa Hanoune qu’il accuse de s’éloigner de la cause des travailleurs et des couches populaires en soutenant ouvertement la reconduction de Bouteflika à la tête de l’Etat. «Surréaliste, Hanoune se félicite de la régularité du scrutin et de l’insignifiance de son résultat. Elle s’enlise dans l’abandon de son identité ouvrière», relève ce parti dans une déclaration rendue publique. Pour cette formation, qui prône une large mobilisation pour à la fois défendre les libertés démocratiques et résister au libéralisme et à l’impérialisme, l’appel à une transition démocratique et à une IIe République, cheval de bataille de Mme Hanoune durant sa campagne électorale et qui semble faire consensus entre tous les «opposants» et autres réformateurs, tourne le dos aux aspirations économiques et sociales de la majorité du peuple qui a boudé le scrutin. «Il ne s’adresse pas aux travailleurs, aux chômeurs, aux jeunes et aux femmes et à ceux d’en bas. Il s’apparente à une offre de service au pouvoir en place et au patronat pour réformer le système et sauver le régime libéral», craint-il. Le PST considère, en effet, que les intérêts des puissances impérialistes, qui n’ont pas envoyé leurs observateurs cautionner comme d’habitude la mascarade électorale, sont plus que préservés. D’ailleurs, argue-t-il, toutes ces puissances se félicitent de la reconduction de Bouteflika, véritable «garant de leurs intérêts en Algérie». Ce parti entend poursuivre le combat pour une véritable alternative démocratique. Il estime que «la résistance contre le libéralisme est la seule alternative pour imposer une autre politique». Une autre politique (…) «qui ne brade pas nos richesses et notre souveraineté aux puissances impérialistes, qui combattra la corruption et le détournement», affirme cette formation politique, foncièrement opposée au diktat des puissants de ce monde. Le PST réclame une politique «qui n’importe pas des milliards de dollars de voitures au lieu de construire une industrie mécanique nationale. Une politique qui n’importe pas tous les produits alimentaires mais qui développe et modernise notre agriculture. Une politique qui ne s’impose pas par la répression et l’autoritarisme, comme à Tizi Ouzou et à Béjaïa en ce 20 avril, mais qui enracine les libertés démocratiques et la justice sociale». Pour le PST, cela est possible : «Cette alternative est réaliste si les forces sociales et démocratiques convergent pour la construire avec les travailleurs et les syndicalistes combatifs, avec les chômeurs et les jeunes, avec les femmes et tous les opprimés de notre peuple.» Cette convergence n’est pas seulement réaliste, elle devient aujourd’hui impérative, soutient-il. «C’est cette convergence qui bâtira le rapport de force politique qui imposera une véritable transition démocratique et l’élection d’une Assemblée constituante représentative des intérêts des masses populaires», conclut ce parti qui n’est présent ni à l’APN ni au Sénat, et qui a boycotté la dernière présidentielle qualifiée de «mascarade électorale».
Sonia B.

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