Plusieurs centaines d’étudiants marchent à Tizi Ouzou
Plusieurs centaines de manifestants, dont une majorité d’étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, affiliés à la Coordination locale des étudiants (CLE), ont organisé une imposante marche ce lundi à Tizi Ouzou. Les manifestants ont déployé des banderoles affichant le nécessaire «respect des libertés démocratiques», et scandé des slogans appelant notamment à «la reconnaissance de l’identité amazighe». La marche était organisée en réaction à la répression qui a ciblé la marche commémorative du Printemps berbère organisée le 20 avril dernier, et dénoncer les agissements de certains éléments des forces de l’ordre qui ont violemment dispersé la marche pacifique. Des vidéos choquantes montrant des policiers en tenue réglementaire, frapper et traîner des jeunes manifestants sans défense, avaient choqué les Algériens et provoqué une vague d’indignation. La direction de la DGSN avait réagi en ordonnant une enquête sur les faits qui se sont déroulés le 20 avril 2014. La marche organisée aujourd’hui s’est ébranlée à 11 heures à partir de l’enceinte de l’université Hasnaoua 1 jusqu’au centre ville, près de l’ancienne mairie, sans donner lieu à aucun incident. Les services de sécurité se sont, en effet, contentés cette fois-ci d’encadrer les marcheurs sans intervenir, et ce, jusqu’ à la dispersion de tous les manifestants. Ceux-ci ont assuré pour leur part la sécurité en chassant les «intrus» afin d’éviter d’éventuels débordements. Il est à noter que les jeunes étudiants du CLE étaient soutenus par d’anciens animateurs du Mouvement culturel berbère (MCB), et des militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ainsi que par des membres du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). Les animateurs de la coordination locale des étudiants ont tenu, cependant, à imposer leurs propres slogans et ont procédé à la lecture d’une déclaration à travers laquelle ils ont dénoncé la répression policière, les atteintes aux droits des citoyens et la violation de l’enceinte universitaire. Ils ont réitéré, par ailleurs, leur engagement à se mobiliser pour protéger les valeurs démocratiques et continuer la lutte initiée par leurs aînés.
Meriem Sassi