Situation des mères dans le monde : l’Algérie 71e sur 178 pays

L’Algérie affiche des performances plutôt médiocres dans un classement mondial dédié à la situation de la mère et de l’enfant en occupant la 71e place derrière la Tunisie (59e), mais bien mieux lotie que l'Egypte (117e) et loin devant le Maroc (121e). Publié hier soir par l’organisation caritative «Save the Children», ce rapport est considéré selon ses initiateurs, comme «un outil fiable de portée internationale permettant d’indiquer les lieux où les mères et les enfants vivent dans les meilleures conditions, et ceux où ils se heurtent aux plus grandes difficultés, en utilisant les plus récentes données en matière de santé, d’éducation, de situation économique et de participation des femmes à la vie politique». Concernant l’indice calculant le risque de décès maternel sur la vie entière, il est évalué en Algérie à 1 sur 430 femmes, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans pour 1 000 naissances vivantes est de 20, alors que le taux de participation au gouvernement est de 20% de sièges occupés par des femmes, selon le rapport qui utilise bien entendu dans ce chapitre, les données précédent la nomination du nouvel exécutif. Dans notre pays, il est aisé de constater, sans qu’il est besoin de s’appuyer sur ce document, qu’il y a eu une forte régression, depuis une vingtaine d’années au moins, dans le domaine de la prise en charge en matière de santé et d’éducation, par rapport aux programmes de proximité dont bénéficiaient depuis les premières années de l’indépendance les femmes et les enfants, notamment à travers ces fameux centres de protection de la mère et de l’enfant (PMI) qui permettaient de toucher les populations les plus démunies et les plus éloignées. Aujourd’hui, ces centres sont délaissés, mal gérés, sous-équipés et qui ne disposent même plus, la plupart du temps, des vaccins indispensables aux nouveau-nés et enfants en bas âge. En matière d’éducation, le constat n’est guère plus reluisant. En laissant tomber un système classique qui a formé des générations entières sans préparer un réel programme performant de rechange, les pouvoirs publics ont complètement disloqué le système de l’enseignement. Résultat : une baisse de niveau généralisée de l’enseignement, et des surenchères syndicales prenant en otage les élèves qui peinent à s’instruire et quittent l’école sans même, parfois, savoir lire et écrire. Au niveau politique, la présidence de la République a tenté, hier, de donner une image plus «moderne» et plus égalitaire du gouvernement en augmentant le nombre de femmes en charge de départements ministériels. Sept femmes au gouvernement, cela est certes un bon indicateur de cette recherche de «la parité politique», mais lorsque les portefeuilles attribués sont très loin de concerner les postes les plus en vue du gouvernement, le changement opéré donne plutôt une image rétrograde vis-à-vis de la femme que l’on relègue à des postes «subalternes». Il est à noter que le classement compare depuis sa première édition en 2000 les conditions dans lesquelles se trouvent les mères de famille et leurs enfants dans 178 pays. Dans le classement 2014, comme celui de l’année précédente, les dix dernières places sont toutes occupées par des pays africains et la Somalie est considérée comme le pire pays pour être mère. En tête du classement, la Finlande devance la Norvège, la Suède, l’Islande, les Pays-Bas, le Danemark et l’Espagne.
Meriem Sassi
 

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