Amnistie ou autoamnistie ?

Tout le cinéma auquel on assiste actuellement sur la révision constitutionnelle proposée par un pouvoir, qui s'enlise dans la panique et pratique une fuite en avant suicidaire, vise un seul objectif : l'amnistie des crimes économiques commis par les membres influents du clan présidentiel depuis 1999 et la consécration par la Constitution de l'impunité irréversible pour leurs auteurs. Cette autoamnistie est ridicule, car, mis à part un membre du noyau dur de ce clan, tout autre remplaçant d'Abdelaziz Bouteflika, fut-il du deuxième cercle, sera obligé de rouvrir les gros dossiers de la corruption pour faire juger et condamner, même à titre posthume, les responsables et leurs commanditaires qui y sont impliqués. Il y va de sa popularité, voire même de sa crédibilité interne et externe. Les partis et personnalités politiques et de la société civile qui ont refusé de cautionner cette mascarade ont dénoncé et condamné haut et fort la nouvelle forfaiture qui se trame contre notre pays. En effet, la grande majorité du peuple algérien, écœurée par les nombreux scandales de corruption qui ont terni l'image de notre pays, notamment depuis 1999, souhaite clairement que leurs protagonistes soient non seulement jugés et condamnés pour ces crimes immoraux, qui ont causé un lourd préjudice à l'économie algérienne, mais aussi que les deniers publics détournés soient récupérés. Selon des sources, ils s’élèveraient à une dizaine de milliards de dollars.
En tout état de cause, l'autoamnistie constitutionnelle que le pouvoir s'apprête à imposer au pays, via un Parlement croupion ou par le biais d'un référendum, organisé par lui-même, donc douteux, ne durera que le temps que ce pouvoir, dans un état de déliquescence avancée, et ses hommes totalement discrédités pourront se maintenir encore à la tête du pays, par la force et la fraude massive.
Rabah Toubal
 

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