L’Egypte fait payer à Al-Jazeera son soutien au terrorisme islamiste

Les lourdes peines prononcées à l’encontre de trois journalistes d’Al-Jazeera en Egypte – sept ans de prison pour chacun –, accusés d’avoir soutenu une organisation terroriste, ont suscité une vague d’indignations officielles dans quelques capitales occidentales. Le chef de la diplomatie australienne s’est déclaré «consterné» par cette condamnation qui touche un journaliste de nationalité australienne. Son homologue hollandais promet d’exposer la question lors d’une réunion ministérielle européenne à Bruxelles. C’est la première fois en dix-sept ans que des journalistes de la chaîne qatarie sont condamnés à des peines aussi sévères. D’habitude, cette station profite de l’indulgence des pouvoirs publics, y compris dans des pays exposés à des mouvements de subversion terroriste comme l’Algérie, pour accomplir son travail d’intoxication et de manipulation de masse. Au pire des cas, les journalistes de cette chaîne se voient interdits d’antenne ou leurs bureaux fermés. Alors que certaines capitales – le cas de l’Egypte sous Moubarak – fermaient totalement les yeux et laissaient faire. Pourtant, les ravages provoqués par cette chaîne dans certains pays du monde arabe étaient visibles dès les premiers soubresauts des événements qui allaient chambouler cette région à partir de l’année 2011. Al-Jazeera ne s’est pas contentée d’accompagner ces mouvements de dissidence, elle est devenue, en parallèle, le relais de la propagande terroriste. En diffusant systématiquement tous les messages audio ou vidéo des gourous terroristes d’Al-Qaïda (de Ben Laden à Aymen Al-Zawahiri) et de l’Aqmi, dans lesquels ces derniers revendiquent des attentats ou des prises d’otage, Al-Jazeera faisait déjà dans l’apologie du crime organisé : un délit puni par toutes les lois. Mais aucun pays n’avait osé l’appliquer. Encouragé par cette impunité, Al-Jazeera ne trouve aucune gêne à s’en faire l’écho, se drapant ainsi toujours derrière l’alibi du droit à l’information. Mais sa perfidie réside dans cette propension à assimiler l’action de l’islamisme armé, dont elle fait gracieusement la promotion, à la résistance et au combat contre l’occupation étrangère ou contre la «tyrannie». Il faut dire aussi que ce soutien médiatique dont bénéficient les différents groupes extrémistes, notamment dans les régions du Maghreb et du Sahel, risque de réduire à néant tous les efforts que mènent certains pays ciblés par le terrorisme, l’Algérie en tête, pour faire criminaliser le paiement des rançons aux terroristes, après les scandales provoqués par l’attitude de certains gouvernements européens si prompts à céder au chantage des terroristes pour obtenir la libération de leurs ressortissants pris en otage, mais peu soucieux des conséquences. Heureuse coïncidence : les chefs de la diplomatie européennes viennent de voter aujourd’hui même, à Bruxelles, le rejet de paiement de rançons aux terroristes. Il faudrait songer à présent à criminaliser l’apologie du terrorisme. Les Egyptiens ont montré la voie.
R. Mahmoudi
 

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