Le directeur de la Société d’impression d’Alger : «Le journal El-Adjwaa appartient à Miloud Chorfi»

La déclaration que vient de faire le directeur de la Société d’impression d’Alger (SIA), Mohamed Mechat, confirme ce qu’Algeriepatriotique a révélé dans ses articles précédents sur le scandale du détournement de l’argent de la publicité étatique par El-Adjwaa, un journal qui se décline en trois versions, arabophone, francophone et sportive. «Si l’interdiction d’impression d’El-Adjwaa était politique, comment aurais-je pu prendre une telle décision alors que ce journal appartient à Miloud Chorfi ?» a argué ce responsable qui confirme, par ailleurs, que ce titre, ainsi que beaucoup d’autres, étaient tirés sur les rotatives des imprimeries de l’Etat sans s’acquitter de leurs factures, grâce à des interventions «en haut lieu». «Cette pratique a cessé depuis la désignation du nouveau ministre de la Communication», a précisé Mohamed Mechat, qui dirige la SIA depuis très longtemps – sachant qu’une non-intervention du ministre est en elle-même une intervention. «Chaque journal était couvert par une personnalité influente», se plaint le directeur de la SIA, qui avoue que l’outrecuidance de certains directeurs de journaux les conduisaient jusqu’à le menacer, lorsqu’il réclamait l’acquittement des factures impayées. Mohamed Mechat explique, par là même, le secret de sa longévité à la tête de cette imprimerie, en avouant indirectement qu’il s’est toujours plié aux ordres qui lui parvenaient de ces responsables politiques sans se soucier des intérêts financiers de la société dont il est le directeur. Il partage ainsi pleinement la responsabilité de la situation de quasi-faillite qu’il décrit à nos confrères d’El-Khabar, laquelle situation menace cette imprimerie de l’Etat de fermeture si les pouvoirs publics n’en renflouent pas les caisses, le recouvrement de la totalité de ses lourdes créances pourries étant impossible. «Certains directeurs de journaux n’appartiennent pas à la corporation et ont [malgré cela] plus d’un titre», confesse encore Mohamed Mechat qui veut visiblement se protéger depuis que les services de sécurité ont décidé d’enquêter sur les dépassements constatés dans la gestion de la publicité institutionnelle distribuée via l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) et qui a permis à des barons de la presse de s’enrichir illicitement. L’été dernier, à cette même période, le président du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, avait adopté la position de Ponce Pilate en tentant de prendre attache avec notre site, par le biais d’une relation commune, pour infirmer l’information révélée par Algeriepatriotique sur le propriétaire réel d’El-Adjwaa qui tirait les ficelles et agissait dans l’ombre. Le mensonge de Miloud Chorfi est désormais révélé au grand jour par le directeur de la SIA, qui confirme tout ce que nous avons écrit à son sujet, mais qui aura attendu que l’empire Fawzi décline et que ces mêmes directeurs aillent faire leur beurre ailleurs en créant des chaînes de télévision, pour laver sa conscience à grande eau. Si M. Mechat est passé à l’offensive, c’est parce qu’il sait pertinemment qu’il risque d’endosser seul la responsabilité de la situation financière catastrophique de la SIA et que les patrons de presse incriminés se convertissent l’un après l’autre à l’audiovisuel, ce qui signifie une fin de règne – voire la fin tout court – des imprimeries de l’Etat dans les quelques années à venir.
M. Aït Amara

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