Un rassemblement de non-jeûneurs empêché par des citoyens à Béjaïa

Une centaine de jeunes ont empêché la tenue d’un déjeuner public prévu aujourd’hui samedi à l’esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche à Béjaïa. Au moment où une vingtaine de personnes, pour la plupart proches du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), ont entamé leur rassemblement, des jeunes venus des quartiers avoisinants et guidés discrètement par des islamistes en qamis se sont attroupés aux abords du site, en scandant des slogans religieux et des injures en direction de ces activistes qu’ils traitaient d’«ennemis de la religion». Un homme s’est alors mis à haranguer la foule pour galvaniser les esprits, disant que «Béjaïa, cité de civilisation et des oulémas ne peut tolérer cette injure faite à la religion». Devant l’ébullition des jeunes, dont certains étaient armés de gourdins, les activistes ont préféré se réfugier à l’intérieur de la maison de la culture. Dehors, les islamistes, jouant les pompiers pyromanes, tentaient de calmer les jeunes chauffés à blanc et de les empêcher d’envahir l’enceinte de l’édifice, car, à un moment, les jeunes nervis ont voulu investir les lieux par la force sous des cris d’«Allah Akbar». Un des activistes qui s’est hasardé à sortir a été agressé et n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention de quelques sages. Les forces de sécurité ne sont à aucun moment intervenues pour disperser la foule ou pour protéger des citoyens en danger. Ont-elles choisi de se tenir à l’écart par laxisme ou par souci d’éviter des émeutes similaires à celles qui ont eu lieu en mars dernier, à la venue d’Abdelmalek Sellal pour un meeting de campagne, au même endroit ? Dans les deux cas, leur retrait est condamnable. Heureusement que les militants ont réussi à se faufiler et à échapper ainsi à la furie des jeunes.
Rabah Aït Ali
 

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