Les anciens ministres et hauts cadres de l’Etat restituent leur passeport diplomatique

D’anciens ministres ont dû restituer leur passeport, ainsi que ceux des membres de leur famille pour certains d’entre eux, suite à une injonction de la présidence de la République. Cette dernière a sommé les ex-ministres et autres cadres supérieurs de l'Etat de remettre aux services concernés le document de voyage «officiel» qu'ils détenaient ainsi que ceux de leur famille. Les abus dans ce domaine étaient nombreux, car la délivrance du passeport diplomatique se faisait parfois en outrepassant le décret n° 97-02 du 04/01/1997 signé par Zeroual, et le décret 12-319 du 27/08/2012 signé par Bouteflika. Par cette injonction, la présidence de la République veut remettre de l'ordre dans l’octroi du document de voyage attribué en principe pour faciliter le déplacement des cadres de l’Etat à l’étranger, en revenant à une sorte d'orthodoxie dans l'utilisation de ce document de voyage officiel sujet à une réglementation rigoureuse dans le monde. Les deux décrets cités ci-dessus encadrent strictement la délivrance du document officiel et ciblent les responsables en poste et leurs famille à charge, ainsi que certains membres du gouvernement et fonctionnaires de l’Etat ayant quitté leurs postes ou pris leur retraite. En 1997, le président Liamine Zeroual avait accordé le droit au passeport diplomatique à titre honorifique aux figures de la révolution algérienne tels le comité des 22, le gouvernement provisoire, les chefs des wilayas historiques, etc. En modifiant le décret en question, en 2012, Bouteflika a notamment ajouté les ascendants, descendants et collatéraux directs des anciens chefs de l’Etat, le secrétaire général de la présidence de la République et les conseillers auprès du Président, à la retraite, ayant cumulé leurs fonctions, en cette qualité, pendant au moins sept années et n’exerçant aucune activité rémunérée. Le passeport diplomatique permet aux bénéficiaires du document de se déplacer à l’étranger sans visa préalable dans les pays qui l’exigent, et d’emprunter le couloir diplomatique, mais il ne fournit pas automatiquement l’immunité diplomatique qui est souvent associée, à tort, à ce titre de voyage spécifique.
Meriem Sassi
 

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