Le ministre de l’Energie n’aurait été ni consulté ni informé du limogeage du PDG de Sonatrach

Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, n’aurait pas été consulté ni même tenu au courant à temps de la décision prise en haut lieu de mettre fin aux fonctions de Abdelhamid Zerguine à la tête du groupe public Sonatrach, a-t-on appris d’une source crédible. Le ministre de l’Energie a, d’ailleurs, failli apprendre cette information capitale pour son secteur par le biais de la presse, puisqu’il n’a été informé que dans la journée d’hier (samedi), quelques heures avant que l’information ne soit donnée par l’agence britannique Reuters, a ajouté notre source. Pourtant, le limogeage de Zerguine, qui était dans l’air depuis plusieurs mois, a été ordonné par la présidence de la République dans la journée de jeudi, a précisé notre source, selon laquelle plusieurs cadres de Sonatrach en avaient été informés le jour même. Pourquoi Youcef Yousfi n’a-t-il pas été mis au courant de ce grand changement à la tête du plus grand groupe énergétique du pays ? Ceux qui sont derrière l’éviction de Zerguine n’ont-ils pas suffisamment confiance en lui pour le mettre dans la confidence ou s’est-il passé quelque chose qui aurait brouillé la communication entre lui et la présidence de la République ? Autant d’interrogations qui ne trouvent pas de réponses pour le moment. Car le changement concerne directement son secteur, puisque le groupe Sonatrach relève de son département ministériel. Entre Youcef Yousfi et Abdelhamid Zerguine le courant passe mal depuis plus d’une année. Les deux hommes ne tiennent plus le même discours sur notamment les prix à l’exportation du gaz et se contredisent sur plusieurs questions relatives à la vision future du secteur. Le PDG de Sonatrach avait reconnu en mai 2013 qu’il était «difficile» pour l’Algérie de préserver les prix du gaz dans un contexte de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix. «Notre marge de manœuvre est difficile, car il n’y a pas de reprise économique forte et lorsqu’il n’y a pas de reprise forte, commander le marché n’est pas uniquement l’apanage de Sonatrach», avait-il argué. Le ministre de l’Energie le contredira en niant toute difficulté dans la commercialisation du gaz. «Il n’y a rien de dramatique dans cette situation et nous n’avons pas de difficultés actuellement en matière de commercialisation du gaz», avait-il précisé, assurant que la concurrence n’avait jamais posé de problème à l’Algérie pour la commercialisation de son gaz à l’international. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui illustre les divergences de vues et la mésentente entre les deux responsables.
Sonia B.

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