Sofiane Djilali charge Bouteflika qui «excelle dans la médiocrité»

Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, ne prédit rien de bon pour le pays. Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à Alger, il a fait un constat peu reluisant sur la situation politique et socioéconomique du pays, trois mois après l’intronisation de Bouteflika pour un quatrième mandat. «Le pays va à sa perte», avertit-il, assurant que l’Algérie est désormais la risée du monde, avec un «président impotent», qui charge des «incompétents» de diriger à sa place le pays et de «couvrir» son incapacité à gouverner. «Le président Bouteflika a déserté le terrain aussi bien au niveau interne qu’à l’étranger. Il a désigné des gens non légitimes du point de vue constitutionnel pour diriger le pays, car le seul dirigeant reconnaît par la Constitution est le chef de l’Etat qui jouit de larges prérogatives», relève le président du Jil Jadid, qui dénonce une véritable «crise de légitimité dans laquelle est plongé le pays. La situation est grave, affirme-t-il, car il n’y a plus de pilote dans l’avion». «L’Algérie est absente sur le plan international et elle n’a plus de politique étrangère claire, notamment en ce qui concerne les grands conflits qui bouleversent la planète», précise-t-il. Cette absence, argue-t-il, s’est illustrée par la gestion du dossier du crash de l’avion d’Air Algérie. Une catastrophe gérée, déplore-t-il, par les Français. Pour ce chef d’un parti politique de l’opposition, l’Algérie a renoncé dans ce dossier à sa souveraineté. Et pas seulement, Sofiane Djilali n’est pas allé de main morte pour évoquer la crise qui secoue la vallée du M’zab. Une crise selon lui qui ne pourrait être résolue que par un pouvoir légitime représentatif du peuple. Pour lui, les promesses du gouvernement ne sont que de la poudre aux yeux et le pouvoir n’a ni la volonté de se réformer politique ni celle de développer une économie forte et productive qui réduirait considérablement les importations. Critiquant vertement la composante du gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal, Sofiane Djilali accuse Bouteflika d’«exceller dans la médiocrité». Il relève, dans le même contexte, la multiplication des atteintes aux libertés et au libre exercice politique affranchi de toute pression. Il considère que la seule voie de salut reste «une période de transition démocratique qui permettrait l’avènement d’un gouvernement légitime, désigné par un vote libre et transparent du peuple algérien».
S. Baker
 

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