Des compagnies étrangères profitent des difficultés d’Air Algérie

L’été est bien chaud pour Air Algérie. Lourdement affectée par le crash du vol AH 5017, assuré par un avion affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair, survenu au cœur d’une saison connue pour booster le trafic aérien essentiellement entre l’Algérie et la France, la compagnie nationale subit de nouveaux coups qui risquent de faire le bonheur de ses concurrents. En effet, Air Algérie a résilié le contrat d’affrètement avec Swiftair. Un contrat qui concernait trois avions qui devaient assurer des dessertes entre Paris, et d’autres villes françaises, et les grandes villes algériennes. Le renoncement aux services de cette compagnie suscite beaucoup de craintes auprès des clients d’Air Algérie qui redoutent d’importants retards ou carrément des annulations de vols. Car avec trois avions en moins, la tension serait insupportable en cette période des vacances, qui enregistre un mouvement de population important entre l’Algérie et la France. Les compagnies concurrentes passent d’ores et déjà à l’offensive : en premier lieu, Aigle Azur et Air France, déjà fortement présentes sur les lignes reliant l’Algérie à la France. Cette offensive s’illustre notamment par l’envoi par ces compagnies d’e-mails et de SMS pour annoncer des vols supplémentaires. Elles saisissent ainsi l’occasion pour tenter d’optimiser au maximum leur profit et surtout de récupérer le maximum de clients d’Air Algérie. Pour certains passagers, chercher à profiter des difficultés que reconnaît Air Algérie est «indigne et minable». Pour d’autres, c’est de bonne guerre, car on est dans une économie concurrentielle. Les clients d’Air Algérie craignent que cette réduction imprévue de la flotte programmée pour cet été engendre des surcoûts qui seraient insupportables. D'autant plus que les billets d’avion entre l’Algérie et la France restent parmi les plus chers au monde. Que va faire Air Algérie et surtout les autorités en charge du transport ? Il est à rappeler que l’une des promesses de campagne du président Abdelaziz Bouteflika portait sur l’amélioration des conditions de voyage et d’accueil des Algériens établis à l’étranger, notamment par la réduction du prix du billet d’avion. Une promesse qui n’a pas été tenue jusqu’à présent, puisque le billet d’avion Paris-Alger-Paris fait actuellement 700 euros. Un coût exorbitant qui irrite davantage nos émigrés.
S. Baker
 

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