Agression des deux Algériens par des extrémistes juifs : la justice française banalise les faits

La justice française a choisi selon toute vraisemblance de banaliser l’agression raciste dont été victimes, la semaine dernière, deux jeunes d’origine algérienne par une trentaine de personnes de confession juive. Ainsi, le parquet de Créteil cité par la presse française se contente d’une mise en examen de «deux mineurs issus de la communauté juive, pour leur participation présumée à l’agression de trois adolescents, dont deux Maghrébins, à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne» écrit le journal Libération, précisant que «le juge des enfants les a mis en examen pour "coups et blessures volontaires" et a retenu comme circonstance aggravante le caractère raciste de l’agression». Le traitement de cette affaire grave va-t-il se muer en une simple «réprimande» de jeunes mineurs ? La tournure prise par les événements le laisse en tout cas présager. En effet, seuls deux mineurs sont entendus par la justice française dans cette affaire d’agression raciste, alors que plusieurs dizaines de jeunes ont pris part au lynchage des jeunes Algériens. La plupart n’ont pas été inquiétés par la justice. Seuls deux mineurs ont été mis en examen, alors qu’une troisième personne, majeure, a été déférée vendredi dernier devant le parquet, avant d’être remise en liberté et convoquée le 4 novembre prochain par le tribunal de grande instance de Créteil pour sa «participation à un attroupement en vue de commettre des violences». Il est clair que la justice française n’entend pas donner à cette affaire «une grande importance» et chercherait même à la confiner dans un contexte d’agression banale sans portée religieuse ou politique. Il en aurait été tout autrement si les agressés étaient juifs et les agresseurs «arabes». Une simple altercation aurait été montée en épingle pour devenir une affaire nationale sous le slogan de l’antisémitisme. Comme nous l’avons souligné dans un précédent article, les victimes, deux lycéens parisiens qui venaient livrer du pain dans deux restaurants de cette banlieue bourgeoise, ont d’abord été prises à partie par un couple, à cause d’un simple échange de regards. D’autres jeunes de la ville s’en seraient pris par la suite aux deux Algériens, leur infligeant plusieurs coups de poing, de pied et de casque, en les traitant de «sales Arabes». La police est intervenue et a interpellé trois personnes, dont deux mineurs. Les autorités politiques françaises sont jusque-là restées muettes sur cette affaire.
Meriem Sassi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.