Des assureurs refusent d’établir des assurances voyages aux Français désirant se rendre en Algérie

Nous apprenons de source informée que des assureurs français sont, depuis l’annonce de l’assassinat de l’alpiniste Hervé Gourdel, le 24 septembre dernier, réticents à établir des assurances voyages, obligatoires, aux voyageurs à destination de l’Algérie. Une situation qui pénalise les opérateurs et autres professionnels français ou européens désirant se rendre en Algérie, dont certains ont dû annuler ou ajourner leurs activités publiques. Prenant très au sérieux les alertes émises par les autorités françaises sur les risques accrus dans certains pays du Sud – le ministère des Affaires étrangères français en a jusqu’ici énuméré une quarantaine –, les sociétés d’assurances françaises ne voudraient prendre aucun risque. Même si, officiellement, aucune d’entre elles ne peut assumer une telle décision au risque d’avoir sur le dos les différents partenaires du voyage et les voyageurs eux-mêmes. Il reste que cette décision va à contresens des assurances du gouvernement français et notamment de son nouvel ambassadeur à Alger, qui, dans un message adressé à ses compatriotes, au lendemain du drame, tentait de calmer les esprits, en appelant à faire face à la situation. «Au-delà du choc que nous venons de vivre, a-t-il déclaré, nous ne devons pas céder au chantage des assassins dont l’objectif est de semer l’effroi et d’attiser les peurs. Il nous appartient de poursuivre nos efforts afin de resserrer dans tous les domaines les liens entre la France et l’Algérie et de relever ensemble les défis communs auxquels nous sommes confrontés», a estimé l’ambassadeur de France. Si la tendance n’est pas encore à la panique dans les milieux d’affaires, et plus globalement chez la communauté française établie en Algérie, de plus en plus d’indices montrent, cependant, que sur le terrain, les gens sont plutôt réticents et attendent de voir le niveau d’alerte baisser pour pouvoir reprendre normalement leurs activités. Au-delà des Français, cette situation touche tous les Européens, et les Occidentaux d’une manière générale. Ainsi, on apprend que plusieurs groupes de touristes européens, notamment allemands, ayant programmé de passer les fêtes du Nouvel An dans le Sud algérien, ont décidé d’y renoncer, à cause de ce qui s’est passé et surtout des «conseils voyage» publiés par le Quai d’Orsay qui leur recommandent d’éviter certaines zones jugées à haut risque. Un coup dur pour le tourisme algérien, et surtout pour les nombreuses agences de voyages algériennes et les hôtels des villes du Sud comme Ghardaïa et El-Ménéa, qui, à ce rythme, ne pourront plus rattraper leurs pertes avant la prochaine saison.
R. Mahmoudi
 

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