Sansal l’imam

Boualem écrit comme un imam qui parle beaucoup et se mélange les pédales. Deux petits extraits de son livre Gouverner au nom d’Allah illustrent son incompréhension de l’islamisme et de son histoire en Algérie. Il écrit au début de son livre qu’au lendemain de l’indépendance, «ce vent religieux nous a été amené par des prédicateurs discrets venus du Moyen-Orient, la plupart membres des Frères musulmans, alors persécutés dans leurs pays, l’Egypte où…» A la fin du livre, il écrit : «Durant la guerre d’Algérie, le FLN (Front de libération nationale) faisait la guerre au colonialisme, mais n’oubliait pas de multiplier les interdictions au peuple comme l’ont fait les taliban lorsqu’ils étaient au pouvoir en Afghanistan, il interdisait aux Algériens de boire de l’alcool, de fumer, chiquer, aller au café, au cinéma, au stade, à la plage, de faire la fête, jouer aux dominos, lire les journaux, de s’habiller à l’européenne pour les Algériennes… la liste s’allongeait au fil de la guerre.» Je me demande de quoi on pouvait allonger cette liste ? Il précise que «les contrevenants étaient sévèrement punis, ils étaient abattus ou on leur coupait le nez, les lèvres. Cette démarche a été reconduite après l’indépendance». Je lui emprunte la citation : «Le pire ennemi de la vérité n’est pas le mensonge, mais la conviction», de Friedrich Nietzche. Il me semble que faire la confusion entre le FLN du nationalisme, libérateur, et le FLN du national-islamiste relève du ressentiment vis-à-vis 1er novembre 1954 qui est pour certains intellectuels une conviction. L’islamisme en Algérie a le même âge que l’islam, sans ça, la colonisation n’aurait certainement pas duré autant. Il a largement porté préjudice jusqu’aux militants de la guerre de Libération, aux soldats et officiers de l’ALN dont l’éminent colonel des Aurès. Ces préjudices internes adossés à la guerre d’extermination des maquis et de la résistance que menait la France ont balisé le chemin de l’islamisme. Les conséquences sont la loi qui fait de l’islam religion de l’Etat dans la première Constitution, le code de la nationalité qui exige la religion musulmane à tout citoyen et quelques années plus tard le Code de la famille, ce code de l’infamie. Ces dispositions juridiques ont ouvert la grande porte à l’application de la charia, aux islamistes. Cette grande porte leur a été momentanément fermée principalement par l’armée et la résistance des femmes.
Saâdeddine Kouidri
 

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