Naufrage ayant fait 200 morts en Méditerranée : deux passeurs algériens arrêtés en Italie

La police italienne a arrêté aujourd'hui à Palerme cinq des survivants du naufrage qui a fait plus de 200 morts mercredi dernier. Il s'agit des passeurs qui ont organisé cette périlleuse traversée méditerranéenne, dont deux Algériens qui ont travaillé en étroite collaboration avec des Libyens et des Tunisiens. Ces passeurs ont été dénoncés par les migrants clandestins qui ont survécu au naufrage de leur bateau grâce à l'intervention des gardes-côtes italiens qui ont pu secourir plus de 600 personnes et repêché les corps de quelque 200 autres noyés. Ces passeurs, qui ne seraient pas à leur première opération, sont accusés d'avoir fait embarquer quelque 650 personnes dans un petit bateau, en faisant payer pour chacun d'eux entre 1 200 et 1 800 dollars. Selon un communiqué rendu public par la police italienne, «les criminels avaient chacun un rôle précis à bord. L'un pilotait le navire, deux autres l'assistaient. Et les deux autres surveillaient les migrants avant notamment de les empêcher de bouger. Selon des témoignages recueillis par la police italienne, les passeurs étaient armés de couteaux et de bâtons pour faire face à toute protestation des migrants en raison de la surcharge du bateau. En haute mer, le bateau a rapidement pris l'eau, au point de noyer le moteur mercredi matin. Les migrants ont alors appelé à l'aide, mais lorsqu'un navire irlandais est arrivé à leur secours plusieurs heures plus tard, un mouvement de foule a fait chavirer le bateau, qui a rapidement coulé. Une opération de secours massive impliquant sept bateaux a permis de sauver près de 400 migrants, tandis que 200 autres passagers, en particulier ceux qui n'ont pas eu le temps de sortir de la soute sont morts par noyade. Depuis le renversement du régime de Kadhafi qui a fait plonger la Libye dans le chaos, le flux migratoire du sud de la Méditerranée vers l'Europe a considérablement augmenté. Selon les données chiffrées du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), de janvier à juillet, environ 124 000 personnes sont arrivées de Turquie dans les îles grecques. En juillet, il y a eu 50 000 nouvelles arrivées, 20 000 de plus qu'en juin. L'Algérie s'est dotée il y a quelques années d'une loi qui incrimine la sortie clandestine du territoire national et qui punit toute personne impliquée dans ce genre de trafic.
Rafik Meddour
 

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