Médicaments : l’Etat exclut les firmes pharmaceutiques étrangères

Le gouvernement algérien semble joindre l’acte à la parole. Après une campagne menée tambour battant pour la promotion et la consommation des produits algériens, il vient de confirmer cette option stratégique à travers le lancement de deux appels d’offres pour l’acquisition de médicaments et de produits pharmaceutiques au profit des hôpitaux. Ces deux appels d’offres sont destinés aux producteurs de médicaments en Algérie. La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui a émis ces appels vient donc de rompre avec l’habituel appel d’offres national et international en invitant strictement les fabricants de médicaments installés en Algérie à alimenter sa centrale d’achats en médicaments et consommables utilisables dans les différents hôpitaux algériens. C’est une première. Cette démarche donne de la cohérence à la nouvelle orientation du gouvernement qui vise à booster l’économie productive nationale, à la fois publique et privée, afin de réduire, dans un premier temps, la lourde facture des importations qui a frôlé les 60 milliards de dollars en 2014 et qui serait de l’ordre de 57 milliards de dollars à fin 2015, selon les prévisions données dans la loi de finances complémentaire (LFC). L’Algérie importe pour environ 2 milliards de dollars de médicaments. Des investissements privés ont été consentis ces dernières années afin de réduire un tant soit peu cette facture bien salée en stimulant la production nationale de médicaments et de consommables. De grands fabricants de médicaments comme l’entreprise publique Saidal et son partenaire Sanofi sont en mesure de répondre à de tels appels d’offres. D’autres producteurs nationaux disposent eux aussi de capacités telles qu’ils peuvent honorer certaines commandes éventuelles de la PCH. Depuis janvier dernier, le gouvernement prône l'encouragement de la production nationale en matière de médicaments en tant que substitut aux importations qui donnent lieu, notamment, à la surfacturation des produits importés. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait lui-même affirmé que la lutte contre la surfacturation en matière d'importation de médicaments passait par la stimulation de la production nationale. Il avait, en effet, instruit le groupe pharmaceutique Saidal pour augmenter la production de médicaments. Le directeur de la pharmacie et des équipements au niveau du ministère de la Santé, le Dr Hamou Hafedh, avait relevé la bonne réaction des opérateurs privés à l'égard des mesures du gouvernement en direction de la production nationale, pour faire fléchir la facture d'importation du médicament. Ainsi, la production nationale qui a triplé ces cinq dernières années, équivaut à un milliard d’euros actuellement. Et la préférence nationale, clairement affichée par le gouvernement, est de nature à booster davantage la production nationale.
Rafik Meddour

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