Graves dérapages à Ghardaïa : un mort et des biens détruits

La situation a dégénéré dans la vallée du M’zab. Les affrontements qui ont éclaté hier à Berriane se sont accentués aujourd’hui, causant la mort d’un habitant et de graves blessures à un autre. Des groupes de bandits se sont pris également à des édifices publics et des biens immobiliers privés. Une voiture a été brûlée sur la route nationale n° 1 et d’autres ont été dégradées, provoquant ainsi un climat de peur qui a poussé de nombreux citoyens à abandonner leur lieu de travail et rentrer chez eux. Ce climat de peur a été aggravé par la démobilisation de la police, qui a entamé aujourd’hui une action de protestation inédite. En effet, des éléments antiémeutes tiennent aujourd’hui un rassemblement de protestation devant la sûreté de Ghardaïa. Mobilisés au début de l’année en cours pour faire revenir le calme dans la vallée du M’zab, secouée par de violents affrontements intercommunautaires, ces éléments d’intervention sont maintenus dans cette wilaya dans des conditions difficiles, voire intenables. Ils sont près de 1 500 à prendre part à cette action de protestation par laquelle ils veulent attirer l’attention sur leur situation et exiger le respect strict de leurs droits professionnels dans celui d’avoir un temps de repos et pouvoir revoir sa famille. Très en colère, ces policiers imputent la responsabilité de leur situation actuelle au directeur général de la Sûreté nationale. Sur une banderole accrochée à un mûr jouxtant le siège de la sûreté de daïra, des protestataires appellent carrément le général-major Abdelghani Hamel à démissionner. Ayant pris connaissance de la gravité de la situation, le directeur général de la Sûreté nationale est arrivé ce matin à Ghardaïa, a-t-on appris d’une source sûre. Accompagné d’une forte délégation de responsables au sein de cette institution, Abdelghani Hamel veut en effet désamorcer cette grave crise qui touche la police. Il compte à la fois raisonner les policiers protestataires, mais aussi tenter à travers des contacts avec les représentants des deux communautés de ramener le calme à Berriane pour éviter l’effet contagion aux conséquences incalculables. Ce brusque retour de la violence dans la vallée du M’zab inquiète la population locale, surtout qu’il a un profond malaise au sein des forces de police en charge de la sécurité des citoyens et de leurs biens.
S. Baker
 

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