La Fondation Frantz Fanon : «Les terroristes ont appris à l’école des pires barbares de l’Occident»

Un texte rédigé par la Fondation Frantz Fanon, intitulé «Barbarie, disent-ils…», montre comment les décapitations filmées d’otages par les terroristes de Daech sont exploitées par des médias occidentaux – qui agissent sur les ordres de leurs dirigeants – à des fins qui n’ont rien à voir avec l’humanisme et l’émotion que de tels faits suscitent naturellement chez les gens. Cette émotion est «froidement manipulée par des médias et des relais politiques en Occident», dans un but de «propagande de stigmatisation et de culpabilisation». «Cette propagande, fait remarquer la Fondation Frantz Fanon, est d’autant plus inacceptable que ces journalistes-procureurs seraient particulièrement bien placés, s’ils faisaient leur métier, pour évoquer, en spécialistes, la sauvagerie systématique et les exactions d’une ampleur sanguinaire inouïe de ceux dont les armes se tournent contre les populations arabomusulmanes depuis des décennies». A l’appui, la Fondation Frantz Fanon reproduit des photos d’archives de soldats de l’armée coloniale que personne, absolument personne, ne dépassera jamais, jusqu’à la fin des temps, dans la barbarie. On voit ces soldats, en tenue de combat et coiffés de leurs chapeaux de brousse, exhibant fièrement, comme des trophées, les têtes des indigènes qu’ils ont égorgés. Sur une autre photo, des têtes posées sur des tas de pierres et exposées à la vue des passants, pauvres indigènes eux aussi, pour les terrifier et paralyser chez eux toute velléité de résistance et de combat. Cette barbarie, eux l’ont appelée, et continuent de l’appeler, «civilisation». Au nom de cette civilisation occidentale, «Barack Obama, prix Nobel de la paix, peut ainsi mener sept guerres, depuis qu’il a reçu cette distinction qui a définitivement perdu toute signification morale». Et ce beau monde s’enorgueillit et croit émerveiller les autres en offrant le spectacle de l’utilisation des drones, des missiles guidés et de bombes, affublées, par cynisme, du qualificatif d’«intelligentes» et parlent même de «frappes chirurgicales». Les médias guerriers admettent comme «normal», selon leurs critères, et classent comme «dégâts collatéraux» les bombardements d’écoles gérées par les Nations unies et la mort de 500 enfants à Ghaza. La Fondation Frantz Fanon a fait ressortir avec une netteté remarquable les traits abominables de ce tableau déshonorant pour les «démocraties occidentales». Elle dénonce la presse et les chaînes de télévision «au garde-à-vous» qui ne cessent leurs «gesticulations autour d’une soi-disant barbarie musulmane». La vérité, souligne la Fondation, est ailleurs et elle est sanglante, dans l’«Occident colonialiste hier, impérialiste aujourd’hui, qui assume sans discontinuer depuis le dix-neuvième siècle ses guerres éminemment civilisées et très sanguinaires dans le monde arabomusulman». «Les criminels de l’Etat Islamique ont été à bonne école», celle des «premiers et pires barbares» qui sont en Occident, conclut la Fondation Frantz Fanon.
Houari Achouri
 

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