Le ministère de l’Intérieur bloque l’agrément des nouveaux partis politiques

Plusieurs formations politiques nouvellement créées se plaignent de l’attitude des services du ministère de l’Intérieur qui se refuse jusqu’à répondre à leur appel en vue du dépôt d’un dossier d’agrément, apprend-on de sources concordantes. Après les agréments accordés à une kyrielle de petits partis, à la veille des législatives de mai 2012, les autorités reviennent ainsi au verrouillage du champ politique, en attendant peut-être une conjoncture plus favorable. Cela dit, les dirigeants de ces nouveaux partis ne comprennent pas ce refus affiché au moment où le pouvoir encourage, en sous-main, la multiplication des partis politiques. Pour eux, l’argument avancé par certains commentateurs, selon lequel le gouvernement ne serait pas pressé d’agréer des formations dont fait partie celle parrainée par Ali Benflis, ne tient pas la route. Or, les services du ministère de l’Intérieur ont finalement accepté, il y a une semaine, de recevoir des représentants de ce nouveau parti (le Front des libertés) dans la perspective de réceptionner son dossier. Ce qui n’est pas le cas, par exemple, de la formation lancée, il y a plus d’une année, par le député et ex-dirigeant du FFS, Karim Tabou, l’Union démocratique et sociale (UDS), qui a été amené à organiser, en juillet dernier, une action de protestation dans l’enceinte même de l’APN, en présence du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz. Ce dernier avait froidement répondu qu’il n’était pas au courant de ce «cas». Tabou n’est pas le seul à se plaindre de cette forclusion du ministère de l’Intérieur. Un autre dissident du FFS, Khaled Tazaghart, qui a créé le Forum socialiste, l’a rejoint dans sa protestation. Si les atermoiements au sujet de l’agrément de l’UDS peuvent s’expliquer par l’engagement de son initiateur dans une alliance avec d’anciens dirigeants du FIS dissous, en l’occurrence l’Alliance nationale pour le changement, aux côtés d’Anouar Haddam et Mourad Dhina notamment, rien ne justifie, a priori, le refus d’agréer la nouvelle formation de Tazaghart qui avait, à un moment, émis le souhait d’intégrer le MPA d’Amara Benyounès. C’est aussi le cas de nouveaux partis s’inscrivant encore plus clairement dans la mouvance présidentielle et ayant tenu leurs assises constitutives, conformément à la loi.
R. Mahmoudi

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