Selon The Sunday Times : des milliers de terroristes de Daech s’entraînent en Tunisie

Le journal britannique The Sunday Times a révélé que des milliers de terroristes recrutés par le réseau de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie ont reçu leur instruction en Tunisie, considérée comme le «berceau du printemps arabe». Ce qui a fait de ce petit pays, au bout de deux ans, le centre de recrutement de jeunes «djihadistes» et le premier pourvoyeur des groupes terroristes en Irak et en Syrie, avec plus de 3 000 «combattants», c’est-à-dire presque le triple de ce qu’affichent les statistiques officielles. A telle enseigne qu’il n’y a pas une famille à Tunis et ses environs qui n’ait pas de proche ou d’ami engagé dans des groupes terroristes comme Daech ou le Front de la Nosrah en Syrie. Des sources ont indiqué au quotidien londonien que la Tunisie est infiltrée par «un réseau bien structuré et bien financé, composé de recruteurs assurant la liaison avec les camps d’entraînement érigés dans des zones montagneuses». Ainsi, à la différence des jeunes recrues qui rejoignent la Syrie via l’Europe, les «djihadistes» tunisiens reçoivent une instruction «très rigoureuse» avant le voyage, et qui porte aussi bien sur les arts d’autodéfense que sur l’enseignement religieux et la manipulation des armes. Ces jeunes recrues sont généralement initiées au maniement des armes sophistiquées, en plus des armes lourdes et des tanks. Mais à l’origine de cet engouement pour le djihad : l’attrait matériel et les promesses d’un travail et d’un salaire stable. Or, une bonne partie de ces jeunes recrues se trouvent enrôlées après avoir été «envoûtées» littéralement par leurs gourous. L’opération, selon l’enquête menée par le journal britannique dans les faubourgs de la capitale tunisienne, a tout d’«un trafic humain qui doit interpeller tous les organismes de surveillance des frontières et des services de sécurité». Ces réseaux de recrutement opèrent aussi bien à Tunis que dans les villes de l’Est comme Sousse, Kairouan ou Sidi-Bouzid, d’où est partie la première étincelle de l’insurrection le 17 juillet 2010. C’est bien donc à l’avènement du «printemps arabe» que le phénomène du terrorisme a pris en Tunisie une dimension internationale qui a, en retour, amplifié la menace interne, à travers l’intensification des attentats ciblant les forces de sécurité tunisiennes depuis deux ans. Ce basculement s’explique selon Salaheddine Jorchi, un spécialiste tunisien des questions de sécurité, par le besoin d’argent, d’armes et de nouveaux champs d’action. «Le phénomène du djihad en Tunisie, souligne le chercheur, a commencé à se développer grâce aux connexions avec les réseaux maffieux et autres organisations qui leur assuraient les besoins vitaux.»
R. Mahmoudi
 

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