Des citoyens confirment le mensonge de Tebboune : «De nouveaux bidonvilles poussent à Alger»

Des habitants de la cité Mahieddine, dans la commune de Belouizdad (Alger), ont décidé d’ériger des baraques (une soixantaine) près de leurs immeubles, pour attirer l’attention des autorités afin qu’elles procèdent à leur relogement dans des appartements neufs. C’est la preuve qu’entre le discours officiel sur la résorption de la crise du logement – Tebboune a prédit la fin de la crise en 2018 – et l’éradication des bidonvilles qui en sont la conséquence, et la réalité, il y a un fossé, le même que l’on retrouve sur d’autres problèmes de la vie quotidienne que le gouvernement n’arrive pas à résoudre. Selon les récits recueillis au téléphone par Algeriepatriotique auprès de lecteurs, témoins directs des faits, la police est passée constater la situation mais n’est pas intervenue pour déloger les familles installées dans ces baraques. Les habitants protestent contre les lenteurs à les reloger et craignent d’être oubliés dans l’opération lancée par la wilaya d’Alger. Mal logés, ils avaient constitué et déposé des dossiers de demandes de logements restés sans réponse, avant de comprendre que la seule voie qui mène au logement social neuf offert par l’Etat est celle qui part de la baraque construite dans la rue ou sur un champ. A la cité Mahieddine, le nombre de baraques accolées aux immeubles, déjà eux-mêmes en ruines, donne un bidonville et comme le pouvoir a décidé d’éradiquer ce type d’habitat hideux, séquelle du colonialisme, les familles seront immédiatement relogées, du moins le pensent-elles. Elles n’ont pas tort, car le premier critère pour avoir un logement social est d’ériger au préalable une baraque posée de préférence sur un terrain qui sera récupéré par la wilaya après le relogement. La deuxième condition pour obtenir un de ces appartements neufs distribués par l’Etat, tous les concernés l’ont également compris, c’est l’émeute. Les mal-logés de la cité Mahieddine citent les exemples des habitants de Diar Echems, pas très loin de chez eux, et de Diar El-Kef, à Bab El-Oued, qui sont sortis dans la rue, ont brûlé des pneus, empêché la circulation et affronté les forces de l’ordre, et, au bout de leurs luttes, ils ont été récompensés puisqu’ils ont été regroupés dans les nouvelles cités dans la périphérie d’Alger. Ce que les mal-logés de la cité Mahieddine ne savent peut-être pas, c’est qu’il semble bien qu’il y ait un troisième critère : le terrain sur lequel a été érigé le bidonville. Les assiettes foncières libérées par la démolition des baraques et des habitations vétustes suscitent bien des convoitises de la part des promoteurs, aux appuis apparemment solides. La démarche adoptée par la wilaya d’Alger dans l’opération de relogement n’a pas manqué, d’ailleurs, de soulever des interrogations à partir de cas douteux flagrants. Ainsi, des situations qui ne présentent pas un caractère d’urgence sont traités immédiatement, dans la précipitation même, alors que des habitations menaçant ruine et occupées sont ignorées. Beaucoup en ont conclu que derrière ces anomalies se cache la recherche d’assiettes foncières dans la capitale à offrir aux privilégiés du moment au sein du système.
Houari Achouri

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