Usine Renault : Haddad accuse le gouvernement de violer l’accord d’association avec l’UE

Etrange sortie de la télévision de l’homme d’affaires Ali Haddad au sujet de l’inauguration, hier, de l’usine Renault d’Oued Tlelat, à Oran. Dans un reportage virulent, la télévision de Haddad a fustigé l’ouverture de cette usine de montage d’automobiles de la marque au losange, des véhicules dont elle a sévèrement critiqué la qualité : «Une voiture de bas de gamme qui n’est même pas commercialisable en France», s’est indigné l’auteur du reportage. La télévision de Haddad est allée plus loin dans sa critique, puisqu’elle a carrément accusé le gouvernement d’avoir violé l’accord d’association avec l’Union européenne, en donnant l’exclusivité à Renault durant trois ans, privant ainsi d’autres marques européennes de s’installer en Algérie, au grand dam, estime la chaîne, des Algériens qui seront, ainsi, privés d’autres types de véhicules sans doute de meilleure qualité, allusion aux marques allemandes et italiennes qui auraient, pourtant, présenté des offres «plus intéressantes que Renault». La chaîne de télévision de Haddad s’est interrogée sur les véritables raisons qui ont poussé l’Etat à accorder autant de faveurs à la partie française, bien que l'Algérie n’y gagne rien en contrepartie. Ali Haddad, réputé très proche des sphères décisionnelles et, notamment, du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, se rebiffe-t-il ou sa chaîne de télévision a-t-elle tout simplement «dérapé» ? Cette sortie inattendue du média de Haddad intervient dans un contexte marqué par une volonté – que d’aucuns qualifient de «démesurée» – du patron de l’ETRHB qui ne cache pas ses relations plus qu’étroites avec le frère du Président et son soutien sans faille au quatrième mandat, dont il semble avoir largement bénéficié. Son déplacement avec le ministre de l’Industrie aux Etats-Unis prouve, en tout cas, que la présidence de la République lui a renvoyé l’ascenseur pour son apport médiatique et financier lors de la campagne électorale ayant précédé la présidentielle d’avril dernier. Ali Haddad, qui s’apprête à occuper le bureau de Réda Hamiani au Forum des chefs d’entreprises, dans peu de temps, s’est-il senti écarté du projet Renault ou n’est-ce qu’un coup de gueule provoqué par le choix de Renault de n’accorder la publicité du lancement de la «Symbol algérienne» – un mensonge, puisqu’il ne s’agit que de montage et non pas de fabrication – qu’à quatre titres de la presse nationale, à savoir El-Khabar, Echorouk, Ennahar et Le Quotidien d’Oran, excluant ainsi ses propres journaux et sa chaîne de télévision ?
Karim Bouali
 

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