Le défilé des «renégats» chez leur Fafa

Après l’affaire du chroniqueur du Quotidien d’Oran, Kamel Daoud, c’est au tour de Mohamed Fellag, qui veut se montrer comme il le faisait déjà depuis son entrée en France en demandant l’asile territorial, de ridiculiser les Algériens devant le parterre de Français nostalgiques de l’Algérie française ! Cette semaine, Fellag sort l’annonce d’une nouvelle «crotte» qu’il mettra sur scène en 2015. Il dit revisiter l’histoire de l’Algérie depuis son indépendance. Dans une interview réalisée par François lo Presti de l’AFP, Fellag en fait un résumé : «Dans un petit bar de Ménilmontant, Un rencontre Deux. Un, jeune Franco-Algérien frais émoulu de grandes écoles, souhaite prendre conseil de Deux, Algérien exilé qui a connu tous les soubresauts de son pays depuis 1962. Un voudrait investir dans le pays de ses parents, avec pour bagages son enthousiasme et sa foi candide. Deux va alors lui raconter, de son point de vue, l’histoire tragi-comique de l’espoir dans l’Algérie indépendante.» Fellag personnifie l’espoir dans un personnage plein de roublardise. Espoir, qui dès l’indépendance a servi de nervi, factotum ou maître des illusions, finit par perdre foi en lui-même et quitte l’Algérie dans un exil indéterminé. A la lecture de ce livre, on songe évidemment au Godot de Samuel Beckett : deux personnages en attente, Godot pour l’auteur irlandais, Espoir pour l’auteur algérien. Défile aussi le même questionnement sous-jacent, le même pessimisme devant l’absurdité de l’histoire humaine. Fellag, dans un style net et minimaliste, interroge le destin d’un peuple. Après tout juste 20 ans d’exil, il pose implicitement la question fondamentale : l’indépendance, et après ? Il explique : «J’avais écrit deux petites répliques sur l’espoir qui me trottaient dans la tête sur un cahier et je les ai laissées dormir. Quand le président Bouteflika a annoncé sa candidature l’an dernier, j’ai repris ce cahier pour raconter plus précisément l’histoire de cet espoir en Algérie. Le déclencheur a donc été cette candidature qui avait à l’époque suscité un tollé général dans l’opinion. Mais je ne voulais pas faire un livre sur ce seul sujet. Ce qui m’intéressait, comme pour mes spectacles, c'était de raconter les choses de l’intérieur, du point de vue des gens. Voilà pourquoi les événements sont écrits de façon linéaire afin de décrire au mieux le ressenti des Algériens après 50 ans d’indépendance. Cette candidature a seulement été le prétexte pour raconter quelque chose de plus large. Je voulais faire le bilan émotionnel de notre indépendance.»
Fellag déverse son venin sur Boumediene et Bouteflika chez l'ancien colonisateur
«Sur le plan international, à l’époque de Boumediene, l’Algérie avait certainement sa place. Les Algériens en étaient fiers, mais la fierté est un sentiment qui s’évapore. Il ne faut pas confondre la fierté et la réalisation des rêves. Dans la construction du pays, Boumediene a été à l’origine de la cassure de l’enseignement, de la censure, de l’administration sclérosée. Tout ce qui vit aujourd’hui l’Algérie vient de cette fermeture sur soi qui a fait notre malheur. Il a imité l’espoir, mais n’était pas l’espoir. Mais plus largement, l’espoir a vite été mis en berne dès l’indépendance, avec la lutte des factions qui ont miné le pays. Ce sont les mêmes qui ont joué de l’espoir et continuent à gouverner depuis 52 ans »
C'est terrible de constater que certains que nous croyons des nôtres, c'est-à-dire des Algériens, sortent de leur peau et plongent dans «la piscine» chez l'ancien colonisateur, pour ne pas dire l'ancien tortionnaire de leurs parents pour laver le linge «sale», évitant de leur faire en famille ! Quelle que soit la nature de nos gouvernants, de notre pouvoir, notre foi en l’Algérie de Novembre, et le respect du message de nos martyrs nous interdit de ridiculiser notre peuple et même le pouvoir en dehors du cercle algérien.
Cheikh Hamdane
 

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