Chute des cours du brut : les pays du Golfe bloquent l’action de l’Opep

Les divergences au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole se confirment. Si certains pays comme l’Algérie plaident pour une baisse de la production pour stopper la dégringolade des cours de l’or noir, les pétromonarchies du Golfe œuvrent pour le maintien du statu quo. Le ministre saoudien de l’Energie, Ali Al-Naïmi, avait annoncé la couleur en déclarant que son pays ne baisserait pas sa production même si le prix du baril atteignait 20 dollars. Le Koweït avait défendu le même point de vue en estimant qu’il n’était pas nécessaire de réduire la production. Le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Suhail Mazraoui, a abondé dans le même sens en soulignant, aujourd’hui mardi, que l’Opep ne jouera plus son rôle de régulateur des cours malgré leur baisse substantielle. «On ne peut plus continuer à protéger un certain niveau des prix», a-t-il déclaré lors d’un forum sur l’industrie pétrolière à Abou Dhabi. Il renvoie la balle dans le camp des producteurs du pétrole de schiste et des producteurs non membres de l’Opep qui seraient, selon lui, à l’origine de la déstabilisation du marché pétrolier, et le déséquilibre entre l’offre en forte hausse et la demande en forte baisse. «Nous avons connu une surproduction (de pétrole), venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé», a-t-il assuré. «Nous disons au marché et aux autres producteurs d'être rationnels, de suivre l'Opep et d'agir pour une croissance du marché», a-t-il ajouté. Il est clair désormais que les pétromonarchies du Golfe constituent un bloc au sein de l’Opep et défendent une position qui est à rebrousse-poil de l’intérêt général de l’organisation et d’un certain nombre de ses membres, dont l’Algérie. Cette dernière s’était exprimée par la voix de son ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, en faveur d’une baisse de la production pour arrêter la chute des cours. «L’Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres», avait-il noté fin décembre. L’Algérie tente avec le Venezuela et l’Iran, ses alliés traditionnels dans ce genre de situation, de peser sur l’échiquier et amener les membres de l’Opep à fermer les vannes pour stabiliser le prix du baril de pétrole qui est au plus bas depuis 2009 atteignant les 46 dollars.
Rafik Meddour
 

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