Algérie, un pays à la dérive

Il faut être aveugle ou autiste pour ne pas voir la multiplication des grèves et manifestations parfois violentes et violemment réprimées par des forces de l'ordre sollicitées à outrance par un pouvoir finissant, responsable d'une gouvernance catastrophique du pays, dont elles tentent de pallier l'immobilisme, l'anomie et les carences structurelles, et ne pas entendre les cris d'alarme et les doléances assourdissantes vigoureusement exprimées par la majorité du peuple algérien pour attirer l'attention de ce pouvoir illégitime sur la dégradation avancée de leurs conditions de vie. En effet, cupides et obstinés, les aventuriers du pouvoir en place, qui découvrent de plus en plus l'étendue de leur désastre, dont ils refusent manifestement de rendre compte, veulent mettre l'Algérie à feu et à sang avant de renter «chez eux» pour jouir, avec leurs familles respectives, des fortunes scandaleuses illicitement amassées depuis avril 1999. Aujourd'hui, ils sont nus comme des vers de terre et l'étau se resserre autour d'eux, même s'ils attendent de leur vieux parrain, qui les a gratifiés de passeports diplomatiques, une amnistie générale pour les mettre à l'abri d'éventuelles poursuites judiciaires et de demandes d'extradition de leurs lieux de villégiature. L'ANP, qui a installé Abdelaziz Bouteflika au palais d'El-Mouradia en avril 1999, dans les conditions que l'on sait, ne peut plus soutenir indéfiniment ces prédateurs, qui ternissent son image et portent atteinte à sa crédibilité et son unité et à celles de notre pays, en se maintenant par la force et la fraude massive à la tête de la nation algérienne, qui les rejette massivement. De nombreuses personnalités politiques et de la société civile algérienne appellent à la tenue d'une élection présidentielle anticipée pour sortir le pays de l'impasse dangereuse dans laquelle la mascarade du 17 avril 2014 l'a violemment plongé. Les nombreux défis auxquels notre pays fait face aujourd'hui, dans tous les domaines, exigent qu'il ait d'urgence à sa tête un président de la République apte et capable physiquement, mentalement et moralement de le diriger. Dans le cas contraire, le processus de régression généralisée et la dérive que notre pays connaît depuis plusieurs années déjà vont s'aggraver davantage et précipiter sa déliquescence.
Malheur aux nations qui manquent d'hommes et de femmes pour défendre leur honneur bafoué et leur conscience violée.
Rabah Toubal
 

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