Gaz de schiste : soutien international aux habitants d’In Salah

Le soutien à la population d’In Salah prend des contours internationaux avec la solidarité exprimée par plus de 80 collectifs et ONG étrangers qui expriment leur hostilité à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie, et ailleurs dans le monde, dans une lettre adressée aux opposants algériens à la démarche du gouvernement en matière d’énergie basée sur le recours aux hydrocarbures non conventionnels. Selon le communiqué de ces collectifs reçu par la rédaction, il est notamment écrit : «Nous, citoyennes et citoyens d’Europe et d’ailleurs, résolument opposés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, et de tous les hydrocarbures non conventionnels, exprimons notre très forte solidarité aux habitants d’In Salah et aux acteurs sociaux locaux en Algérie qui, depuis le 31 décembre, sont en résistance active contre la coalition des entreprises Total, Partex et Sonatrach, compagnie étatique algérienne et acteur international majeur dans l’industrie des hydrocarbures.» Les collectifs rappellent ce qu’ils qualifient de «funeste période, dans les années 60, durant laquelle les Français ont procédé à des essais de tirs nucléaires impactant très fortement et durablement ce territoire ; dans la même zone où le gouvernement algérien et les sociétés transnationales veulent désormais exploiter le gaz de schiste». Ils rappellent aussi «les propos du ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, qui, à son retour d’un séjour en Algérie en juin 2014, déclarait son soutien aux entreprises françaises qui iraient explorer le gaz de schiste ailleurs, alors que la fracturation hydraulique est interdite en France». Ils dénoncent «l’hypocrisie du gouvernement français qui consiste à interdire dans son pays la seule technique possible pour extraire du gaz de schiste en raison de ses impacts négatifs sur l’environnement et la santé, tout en la soutenant ailleurs et en s’assurant une large part du même gaz qui pourrait être extrait du sous-sol algérien». Les collectifs saluent par ailleurs «l’exemplarité de la détermination des habitants d’In Salah, confrontés depuis toujours à des conditions de vie très difficiles, leur combat existentiel et leur intransigeance à vouloir préserver leur territoire et leurs nappes phréatiques, alors que rien n’est fait par les autorités algériennes pour les aider à maintenir leurs activités. Nous refusons qu'en Algérie et ailleurs, la vie des habitants et des territoires soit sacrifiée et les ressources naturelles indéfiniment accaparées par des entreprises privées».
Meriem Sassi
 

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