Schiste : l’Algérie n’est qu’en phase d’évaluation de ses réserves

Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a indiqué aujourd'hui jeudi que l'Algérie n'était qu'en phase d'évaluation de ses réserves de gaz de schiste, une étape qui va s'étaler sur quatre années. «Actuellement, nous sommes en phase d'évaluation des techniques d'extraction et d'étude de rentabilité commerciale du bassin d'Ahnet», a déclaré Yousfi lors de son audition par la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre a précisé, à ce propos, que Sonatrach n'a procédé au forage des deux puits pilotes d'Ahnet (In Salah) qu'après avoir obtenu l'autorisation de l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Ces puits ont été forés conformément à la réglementation relative à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, prévue par la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a-t-il expliqué. A ce titre, le ministre a déclaré «ne rien cacher» sur ces forages expérimentaux qui ont provoqué une vague de contestations des populations de certaines villes du sud du pays. Il a, toutefois, fait savoir que Sonatrach produit du gaz non conventionnel dans le bassin d'Ahnet depuis presque trois ans, mais qu'il s'agit, selon lui, d'une «production expérimentale» entamée en 2012 avec un volume de 40 000 m3/jour pour passer à 200 000 m3/jour en 2014, et qui va doubler incessamment pour atteindre 400 000 m3/jour. Sonatrach va maintenir cette production qui sert à alimenter une centrale électrique à In Salah, pendant quatre ans, le temps qu'elle achève l'évaluation des techniques d'extraction du bassin d'Ahnet et l'étude de sa rentabilité commerciale, a-t-il affirmé. Dans son exposé sur l'état des lieux du secteur de l'énergie, le ministre est revenu longuement sur la contestation des populations du Sud en affirmant que leurs craintes sont légitimes du fait de leur méconnaissance des techniques de production de ce gaz non conventionnel. Yousfi a saisi cette occasion pour expliquer les différentes mesures de précaution prises par Sonatrach lors des forages de schiste afin de protéger les nappes d'eau, tout en tenant à préciser que la plupart des réserves d'hydrocarbures de l'Algérie sont situées dans des roches schisteuses et dont l'extraction nécessite l'utilisation de la fracturation hydraulique. Il a relevé que Sonatrach a même besoin d'utiliser cette technique pour optimiser l'extraction des gisements conventionnels comme celui de Hassi Messaoud, plus grand champ pétrolier du pays, en production depuis 1956. Selon le ministre, 75% des réserves de Hassi Messaoud sont situées dans des roches de schiste imperméables et peu poreuses nécessitant la fracturation hydraulique pour les extraire.
R. E.
 

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