Le grand «S» s’effrite !

Comme il fallait s’y attendre, le grand «S» commence à se rétrécir avant de s’effriter. Et il va certainement disparaître de la circulation. Après les erreurs tactiques à répétition, les écarts discursifs, voilà qu’une des casseroles que traîne celui que l’on surnomme le grand «S» vient d’être mise au jour. Une casserole dissimulée depuis des années (1996) que personne n’a osé rendre publique, jusqu’à ce qu’elle soit publiée par la presse privée. Il s’agit de la condamnation de Saïdani à un an de prison ferme. La difficulté pour lui, c’est que cette décision de justice rendue définitive après l’appel interjeté par l’intéressé peut être exécutée aujourd’hui dans la mesure où celui-ci n’est protégé d'aucune immunité. On ne peut pas se soustraire à la justice dans un pays qui aspire à l’instauration d’un Etat de droit. Depuis son intronisation à la tête du FLN, Saïdani a accumulé les bourdes toutes aussi grosses les unes que les autres. A un certain moment, il a placé la barre haut, trop haut peut-être ? Car en politique, il ne s’agit pas d’épater la galerie, il faut assumer ses actes et ses paroles. Comme la politique n’est pas une science exacte, ses acteurs peuvent surfer comme ils l’entendent, mais pas sur n’importe quelle vague. Il est des vagues qui tuent… Et les véritables surfeurs le savent. Des déclarations malvenues et autres bourdes font peut-être partie de la vie politique, elles représentent autant d’objets de controverse que des manières possibles d’occuper le terrain. Les écarts discursifs du grand «S», malhabiles ou péremptoires, incongrus ou scabreux, intègrent de multiples gradations, en ceci notamment qu’ils s’avèrent diversement outranciers. Ces récurrences, venant d’un responsable politique, ne pourront être qu’à l’origine de vives polémiques et autres tergiversations qui nuiront à la stabilité politique et économique de notre pays. Pour les partis politiques, le SG du FLN, à un certain moment, est parti trop loin et il doit assumer. Les propos tenus en janvier 2014 dans l’entretien accordé à un journal électronique ont été alors diversement repris et «décryptés» par le milieu journalistique et par la population, et ont été commentés assez spontanément. C’était une première. Jamais de mémoire d’Algérien et depuis l’indépendance, un chef de parti n’a osé s’attaquer au patron de l’une des plus prestigieuses institutions du pays relevant de surcroît du ministère de la Défense nationale. Pour le commun des mortels, ces débordements verbaux n’avaient pas leur raison d’être, et le prétexte selon lequel certains chefs politiques œuvraient et œuvrent toujours dans le sens d’instaurer un Etat civil n’est que de la poudre aux yeux. L’idée ou la thèse de la mise en place d’un Etat civil dans le pays, de l’avis de tous, est la bienvenue et chacun souhaiterait participer en y apportant sa pierre à l’édifice, mais ce n’est peut-être que duperie, car pour y arriver, il y a l’art et la manière. Ce n’était pas en pointant du doigt publiquement le patron des services secrets, ou de l’institution qu’il gère, qu’on y arriverait. Là, ça sent le roussi au royaume du Danemark ! Les institutions de l’Etat étaient ou sont ce qu’elles sont, aucun de nous, quelle que soit sa position dans la hiérarchie politique ou sociale, n’a le droit de pointer du doigt ces institutions surtout lorsqu’il s’agit de celles qui relèvent de la défense nationale. Mais ce qui est sûr aujourd’hui, si le système résiste, le grand «S» s’effritera et disparaîtra. Aucun doute là-dessus.
Amara Mohamed
 

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