Commerce informel : Benyounès s’attaque à la non-facturation

Le commerce informel ne cesse de prendre de l’ampleur. Et c'est le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui le souligne, indiquant que ses services ont enregistré plus de «206 milliards de dinars de transactions commerciales non facturées depuis 2010». «Nos opérations de contrôle ont permis, durant les quatre dernières années, la découverte d’opérations commerciales sans factures d’un montant de 206,5 milliards de dinars, soit une moyenne annuelle de 51,6 milliards de dinars», a-t-il souligné, reconnaissant que la réalité est bien plus grave. Selon lui, il est encore difficile de cerner avec exactitude l’étendue de ces activités commerciales illicites. Mais Amara Benyounès affirme que son département va s’attaquer énergiquement à ce commerce illicite, en commençant par la non-facturation qui affectait plusieurs branches d’activités, notamment celles des services, de l’industrie de transformation, de l’agriculture, du commerce extérieur et de la distribution. Le ministre estime que l’expansion de l’informel, qui constituait dans le passé un «refuge» pour une frange minime d’une population sans revenu, obéit de plus en plus à des «objectifs occultes», à des motivations du gain facile, à l'enrichissement illicite et à l’évasion fiscale. Le ministre ne cache pas ses inquiétudes quant à la persistance de ce phénomène et ses conséquences néfastes sur l’outil de production nationale. Pour lui, la protection et l’encouragement de la production nationale passent inéluctablement par l’éradication du commerce informel. Une éradication qui nécessite le renforcement de la grande distribution pour combler le déficit avéré en infrastructures commerciales. Il affirme que des actions concrètes ont été déjà engagées pour ce faire. Il évoque la réalisation de 768 marchés de proximité pour insérer les intervenants informels dans le tissu légal, et ce pour un montant de 12 milliards de dinars. Un autre plan de réalisation de 291 marchés couverts d’un montant de 10 milliards de dinars pour résorber le déficit en infrastructures commerciales a été également lancé dans le cadre du quinquennat 2010-2014. Le commerce informel représente, selon certaines estimations, près de 40% de l’économie nationale.
Rafik Meddour

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