L’ambassadeur de France à Alger insiste : «Nous ne tomberons pas dans le piège de l’amalgame»

L’Algérie et la France «sont solidaires et partenaires dans ce combat contre la barbarie», a déclaré aujourd'hui mercredi l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, dans un discours prononcé à l’université de Tlemcen. Le diplomate s’est longuement attardé devant une assistance composée essentiellement d’étudiants sur les attentats qui ont frappé la France en début d’année. Il a rappelé dans ce sillage que «l’Algérie et le peuple algérien ont souffert eux-mêmes dans leur chair du terrorisme tout au long de cette décennie noire». Alors que ces attaques terroristes ont donné aux hérauts de l’extrême droite des arguments pour justifier leur islamophobie primaire et décomplexée, l’ambassadeur a souligné que «le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam». Il signale que ce fléau «tue d’ailleurs aujourd’hui dans le monde avant tout des musulmans comme les deux victimes franco-algériennes des attentats de janvier» en France. «Nous ne tomberons pas dans le piège de l’amalgame», a-t-il assuré. La lutte contre le terrorisme n’est pas le seul domaine où les deux pays coopèrent, a signifié le diplomate qui fera remarquer que «beaucoup de chemin a été parcouru en deux ans», soit depuis l’élection du candidat du parti socialiste François Hollande en tant que président. «Rarement les relations franco-algériennes ont connu un climat aussi positif et constructif», a-t-il ajouté, faisant une allusion subtile à la relation chaotique qu’entretenait l’ancien président Nicolas Sarkozy avec l’Algérie. Pour étayer ses dires, Bernard Emié fera savoir que les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint le montant de 12 milliards d’euros et ont été multipliés par trois en dix ans. «La France est le deuxième fournisseur de l’Algérie et le premier investisseur étranger en Algérie. Près de 500 entreprises françaises sont implantées en Algérie, qui investissent en employant près de 40 000 salariés, et même 140 000 avec les emplois indirects», poursuit l’ambassadeur qui estime qu’il y a encore de la marge pour améliorer cette coopération économique. «Mais nous souhaitons faire encore mieux. Mon ambition est en effet que la France redevienne le premier partenaire économique de l’Algérie. Pour cela, au-delà des échanges commerciaux, nous devons développer de véritables partenariats économiques, à l’instar de l’usine Renault d’Oran, inaugurée en novembre dernier par le Premier ministre Sellal : c’est un projet historique en Algérie qui a déjà permis la création de 350 emplois directs, peut-être demain de beaucoup plus», a-t-il noté.
Sonia Baker
 

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