Où sont les neiges d’antan ?

C'est difficile dans notre pays d'organiser des rencontres conviviales pour débattre de problèmes concernant la culture ou autres questions de société, sans contrainte et en toute liberté. Hormis les cafés littéraires inconsistants, des sitcoms télé abrutissants, des chanteurs hurlants, pas de débats enrichissants. Les cigales se sont tues, les fourmis se réfugient sous les feuilles et nos espérances dans le gaz de «chique». Dans les cafés littéraires que nous connaissons, rien d'intéressant, hormis l'auteur qui présente son œuvre… que personne n'a lu. On se congratule, on louvoie. Dans les cimetières, on échange les cartes de visite pour d'hypothétiques affaires et les vers de terre refusent la chair des cadavres. Certaines chairs sont douteuses, indigestes par des saloperies faites de leur vivant. Les vers n'en veulent pas. Les débats utiles sur d'autres sujets (culturels, sociologiques, d'actualité) sont impossibles à organiser. Devons-nous nous confiner dans une solitude qui ne permet ni l'éveil ni les échanges de pensées. Vivement l'été pour cueillir les pâquerettes et discuter avec les moineaux. Même la forêt de Sidi Ferruch nous a été enlevée. Que sont devenues les merguez d'antan et la cuvée du Président de naguère ? Le rouget nous boude, la sardine nous plaint et la paella est veuve. Quelqu'un se souvient-il comment sont faits une coccinelle ou un coquelicot ?
Abderrahmane Zakad
 

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