Après la vallée du M’zab : des mains invisibles veulent-elles semer la fitna dans les Ziban ?

Des informations alarmantes circulent depuis vendredi sur les réseaux sociaux, sous forme d’alertes ou d’appels, suite à des incidents graves signalés dans la ville de Biskra, où des frictions entre de jeunes Chaouis de la tribu des Nemamchas et des «arabophones» de la tribu des Oueld Deradj, habitant la même ville, auraient dégénéré en bataille rangée. On dénombre plusieurs blessés dans les deux camps, des voitures et même des maisons ont été incendiées. Des scènes qui rappellent le conflit intercommunautaire qui perdure dans les ksour du M’zab entre des groupes de jeunes se réclamant des Chaambas (Arabes et malékites) et des Mozabites (Berbères et ibadites). Peut-on alors parler d’un effet de contagion qui aurait atteint d’autres régions à vocation multiethnique et tribaliste ? Dans ce cas, on ne peut exclure l’existence d’un plan prémédité, et savamment orchestré, visant à semer la zizanie dans cette région et y rééditer le scénario de Ghardaïa. Car tous les indices montrent qu’il y a une volonté de créer un nouveau foyer de tension, en instrumentalisant cette fois-ci le sentiment d’appartenance ethnique, plus dangereux encore que les clivages confessionnels. La capitale des Ziban est connue pour son «cosmopolitisme» légendaire où les populations berbérophones et arabophones cohabitent en paix depuis des lustres, mais où le sentiment d’appartenance demeure fort. Mais qui a intérêt à souffler sur le brasier : des forces hostiles à l’Algérie qui cherchent, par tous les moyens, à la déstabiliser ? Certains appels ne manquent pas d’attiser le feu de la haine en incitant à la vengeance et à la destruction de l’autre, après la diffusion de premières images de ces agressions. Comme à Ghardaïa, l’auto-victimisation joue un rôle de moteur dans la galvanisation des esprits, au moment où les autorités brillent par leur absence et attendent, souvent, que la situation dégénère pour daigner intervenir en actionnant généralement des notables peu crédibles ou peu efficaces. Pourtant, les graves dérapages qu’a vécus la population du M’zab, il y a plusieurs mois, auraient dû servir de leçon pour créer des garde-fous susceptibles de faire échouer toute velléité de manipulation qui menace la cohésion nationale.
R. Mahmoudi
 

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