Procès des chômeurs : les avocats de la LADDH se mobilisent

La ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme se dit «préoccupée par les poursuites judiciaires à l’égard des défenseurs des droits des chômeurs». Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la LADDH souligne qu’«après la condamnation à la prison ferme des défenseurs des droits des chômeurs dont Abdelkader Khencha, leader du mouvement à Laghouat, le 11 février dernier, deux autres membres du comité de défense des droits des chômeurs de la wilaya d’El-Oued, Rachid Ouine et son camarade, ont été arrêtés le 2 mars dernier et sont poursuivis en justice pour incitation à attroupement. Le procès des chômeurs d’El-Oued aura lieu aujourd’hui lundi et celui de Laghouat, en appel, le mercredi 11 mars». Elle rappelle que «ces poursuites ont été engagées contre ces personnes pour leurs activités de défenseurs des droits de l'homme». La ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, qui faisait partie du collectif d’avocats lors du procès du 11 février dernier, sera présente avec un collectif d’avocats conduit par son président, maître Benissad Noureddine. Elle considère les poursuites judiciaires contre ces défenseurs des droits de l’Homme «infondée » et saisit le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme sur «des cas de violation du droit de la défense des droits de l’Homme». Selon les faits rappelés par la LADDH dans sa lettre, des défenseurs des droits de chômeurs ont organisé un sit-in devant le tribunal de Laghouat, à 400 km au sud d’Alger, le 28 janvier dernier, pour soutenir leur camarade Mohamed Reg et son voisin dans un procès les accusant d’atteinte à un corps constitué. Pendant cette manifestation publique, Belkacem Khencha, leader du mouvement de défense des droits des chômeurs, et sept autres militants ont été interpellés puis poursuivis en justice. Ils ont été finalement condamnés le 11 février dernier à une peine de six mois de prison ferme et six mois avec sursis chacun. Quant à Mohamed Reg et son voisin, interpellés tous les deux près de chez eux, ils ont été condamnés à 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA chacun. Après leur retour en prison, les détenus ont immédiatement décrété une grève de la faim illimitée en signe de protestation contre leur jugement. La LADDH suit le dossier avec ses avocats membres du collectif de la défense des victimes qui a fait appel du jugement. Le procès en appel aura lieu le 11 mars prochain à la cour «deuxième instance» dans la même localité. Rachid Aouine est membre du comité de défense des droits des chômeurs d’El-Oued. En allant déposer plainte, il a fait à sa grande stupéfaction l’objet de poursuite par le parquet pour outrage à un fonctionnaire et incitation à un attroupement non armé. Rachid Aouine risque trois ans de prison ferme et son procès est programmé pour le 10 mars prochain. Le 4 mars 2014, c’est un de ses camarades qui est arrêté, emprisonné puis poursuivi par les mêmes chefs d’inculpation pour les mêmes motifs. La LADDH informe également que les défenseurs des droits des chômeurs, particulièrement dans le Sud algérien, subissent une vague de pression sans précédent depuis plusieurs mois et estime que «la majorité des procès à l’encontre de ces défenseurs des droits de l’Homme n’ont pas respecté le droit un procès équitable». Elle demande au rapporteur spécial de l’ONU d’«intervenir auprès des autorités algériennes, Etat membre du conseil des droits de l’Homme ayant ratifié la majorité des instruments pertinents de protection des droits de l’Homme, pour libérer ces défenseurs des droits de l’Homme et appeler les autorités à respecter le principe du droit à leur protection».
Meriem Sassi
 

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