L’Allemagne interdit la fracturation hydraulique et conforte les anti-gaz de schiste en Algérie

Le gouvernement allemand a adopté, aujourd’hui mercredi, un projet de loi empêchant de facto l'utilisation de la technique controversée de fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste tant les restrictions sont nombreuses. Une démarche qui vient conforter dans leurs thèses ceux qui, en Algérie, rejettent l’exploitation du gaz de schiste face à un gouvernement qui continue de louvoyer sur la question, tout en louant les vertus de cette ressource énergétique, décrite, d’ailleurs, par le chef de l’Etat comme un «don de Dieu». Pour les mêmes arguments brandis par les anti-gaz de schiste en Algérie, le projet de loi prévoit des interdictions dans certaines régions précises pour des questions de protection de l'eau potable, de la santé et de la nature, ainsi que des restrictions générales pour l'utilisation de la fracturation hydraulique dans les schistes, la glaise, les marnes ou les couches de charbon, ont indiqué, dans un communiqué commun, les ministères allemands de l'Energie et de l'Environnement. Il interdit aussi l'emploi à but commercial de la fracturation hydraulique pour extraire des hydrocarbures dits non conventionnels dans des roches dures comme les schistes à des profondeurs inférieures à 3 000 mètres. Or, c'est justement cette possibilité que réclamait l'industrie imaginant un nouvel Eldorado énergétique à l'américaine. Des forages à but scientifique seront toutefois possibles sous conditions. Seule technique éprouvée pour exploiter les hydrocarbures bloqués dans les schistes, mais fortement critiquée pour l'injection de produits chimiques dans le sol, la fracturation hydraulique est interdite en France, mais très utilisée aux Etats-Unis, pays qui a pu ainsi faire fortement baisser ses coûts d'énergie, faisant rêver nombre d'industriels en Europe. Jusqu'ici, cette technique, appelée fracking en anglais, ne faisait l'objet d'aucune réglementation particulière en Allemagne. A noter qu’en Allemagne, les organisations de défense de l'environnement réclamaient, elles, une interdiction pure et simple de la fracturation hydraulique. Le projet de loi doit encore être approuvé par le Parlement. Mais la grande coalition gouvernementale dispose d’une large majorité pour remporter la bataille.
R. Mahmoudi

 

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