Le RCD appelle à des marches en Kabylie le 20 avril

Pour commémorer le 20 Avril 1980, le Rassemblement pour la culture et la démocratie appelle à des marches et des manifestations en Kabylie. Cette formation de l’opposition dit inscrire ce 35e anniversaire du Printemps berbère dans la lutte actuelle pour une transition démocratique, rappelant les raisons pour lesquelles des milliers d’Algériens sont sortis dans la rue pour crier leur soif de liberté et revendiquer la reconnaissance officielle de l’amazighité, langue, culture et identité dans leur pays. Le RCD appelle tous les citoyens «à rejoindre les marches de commémoration du 20 Avril pour exprimer solidairement leur détermination en faveur d’une alternative pacifique et démocratique qui réhabilite notre peuple dans sa légitime ambition à vivre son destin dans la justice, l’universalité et le progrès». Pour ce parti, «cette date a été le début d’une ère nouvelle dans la vie politique nationale». Elle sera marquée par «le déclenchement d’actions politiques visibles et assumées par une génération de militants qui ont décidé de se battre pour la consécration des libertés démocratiques en Algérie». Le RCD estime qu’en avril 1980, «le mythe d’une société nivelée et indifférenciée culturellement et socialement a vécu. Les manipulations médiatiques qui ont opposé la liberté de conscience, l’exercice des libertés d’opinion et d’organisation à la justice sociale est aussi tombé». Pour lui, «le Printemps berbère constitue de ce point de vue le point de départ des conquêtes citoyennes arrachées par le peuple». «Les luttes menées patiemment et résolument au M’zab, par les chômeurs de Ouargla ou les populations d’In Salah sont aussi des déclinaisons d’avril 80», estime le RCD qui revient sur le bilan du régime qu’il qualifie de «catastrophique». «La privatisation des institutions au profit de la caste régnante menace l’existence même de la nation ; la marginalisation dont souffrent des régions entières comme la Kabylie ou le Sud vire à un mépris aux conséquences imprévisibles». Il considère que «les fuites en avant, la ruse et les subterfuges ne peuvent meubler un mandat où la cacophonie de l’Exécutif, la paralysie du Parlement et le repositionnement des clientèles du régime font écho à une vacance du pouvoir incarnée par un chef d’Etat inaudible et impotent». Ce parti affirme que «l’heure n’est plus aux revendications mais à la construction d’un rapport de force en faveur d’une alternative pacifique qui jette les bases d’un système démocratique mobilisant le peuple algérien pour recouvrer sa souveraineté à travers l’organisation d’une transition démocratique qui consacre et garantit les libertés individuelles et collectives, ainsi que le droit à l’organisation politique, syndicale et associative ; l’égalité en droit sans discrimination de sexe ou de langue – tamazight et l’arabe sont de fait nos deux langues officielles ; une décentralisation matérialisée par un découpage en territoires cohérents du triple point de vue sociologique, culturel et économique».
Sonia Baker

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