Université : le Cnes appelle à une grève de trois jours

Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) appelle à une grève de trois jours à l’université à partir du 14 avril. Le syndicat des enseignants du supérieur motive ce mouvement de protestation par le refus de la tutelle d’accéder à ses revendications dont l’annulation du nouveau statut de l’enseignant-chercheur, considéré comme «une régression» par rapport au texte en vigueur. Réunis le 10 avril à Alger, les membres du Conseil national ont dressé un tableau noir de la situation actuelle de l’université et ont relevé avec «regrets» l’absence de dialogue avec le ministère de l’Enseignement supérieur qu’ils accusent d’avoir tourné le dos aux revendications des enseignants. Le Cnes exprime ainsi sa «grande déception» de voir le ministère maintenir le décret exécutif n°130-08 du 3 mai 2008 relatif au statut de l’enseignant-chercheur malgré ses «importantes réserves» et son rejet total de ce texte qui est aux «antipodes» de ce que veut cette catégorie d’enseignants. Le Cnes reproche également au ministère d’avoir refusé de se pencher sur la plateforme de revendications qui lui a été soumise depuis de longs mois. Outre la révision du statut particulier de l’enseignant-chercheur, le CNES réclame une revalorisation salariale afin de garantir à l’enseignant universitaire un revenu digne de son rang, la «débureaucratisation» de l’université, la pris en charge du problème de logement des enseignants et la révision du système LMD qui a eu des conséquences néfastes sur l’enseignement universitaire. Depuis la promulgation du statut particulier de l’enseignant-chercheur en avril 2008, affirme le Cnes, des promesses ont été données mais qui sont restées sans suite, dénotant le mépris absolu des pouvoirs publics vis-à-vis de l’enseignant et l’absence inquiétante de stratégie pour l’université. Ce syndicat relève dans ce sillage l’absence de management et de perspectives dans la mise en place des réformes pédagogiques et de recherche, qui a ouvert la voie à la gabegie et au clientélisme. Le Cnes laisse ouverte la session de son conseil national afin qu’il décide des suites à donner à son mouvement de protestation. Dans le cas où le ministère persiste à «ignorer les revendications légitimes des enseignants», le Cnes risque de radicaliser son action en optant pour une grève illimitée. Par sa déclaration rendue publique aujourd’hui dimanche, le Cnes lance un cri d’alarme sur la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’université algérienne. Et ce n’est pas la première fois que cette organisation syndicale dénonce la dégradation continue de l’enseignement supérieur. La section locale de l’université de Tizi Ouzou a déjà organisé plusieurs actions de protestation pour exiger des changements profonds à tous points de vue afin de sauver l’enseignement supérieur. Des actions qui n’ont pas fait bouger les choses au sommet de l’Etat. Le Cnes a maintes fois dénoncé la violence et les comportements qui dénaturent et déforment l’image de l’université. Des comportements qui persistent toujours.
Rafik Meddour
 

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