L’instrumentalisation des islamistes contre Moscou : une vieille histoire

Par Luc Michel – L’agitation islamiste dans le Caucase est une vieille affaire. Elle a commencé dès les années 30 et a été organisée par le IIIe Reich et le Parti nazi allemand pour déstabiliser l’URSS. Elle a alors culminé lors de la seconde guerre mondiale en 1941-44, qui a même vu de nombreux musulmans « soviétiques » combattre avec les nazis, y compris dans la Waffen SS. Parmi les collaborateurs des nazis les Frères musulmans, organisés en réseaux par les nazis, depuis leur centrale de Munich. En 1945, les réseaux musulmans sont repris en mains par les Américains et engagés dans la guerre froide contre l’URSS. La fin de celle-ci ne marque pas la fin, mais un nouveau départ. Car les géopoliticiens US, dont Brezinski, l’auteur du «Grand Echiquier», ont repris le programme géopolitique du théoricien nazi Rosenberg et leur but final est l’éclatement de la Fédération de Russie. Le Caucase russe, ventre mou de la Russie, est l’un des fronts privilégiés de cette guerre sourde. Les deux guerres de Tchétchénie – 1994 et 1999 (gagnée par Moscou) -, l’agitation au Daghestan en sont les manifestations. Derrière les ennemis de la Russie, Etats-Unis, Otan, Arabie Saoudite… qui ont pris en mains les djihadistes du Caucase. Vilnius en Lituanie abrite leurs moyens de communication sur le Net. Quant à la Géorgie, ses services secrets offrent réseaux, filières. C’est ce que dénonce Vladimir Poutine aujourd’hui…
Poutine accuse les Etats-Unis
Tourné par la chaîne de télévision publique Rossia 1, le documentaire «Président» est consacré aux 15 ans au pouvoir de Vladimir Poutine, qui a été élu en 2012 pour un troisième mandat présidentiel, après avoir été président de 2000 à 2008 et premier ministre en 2008-2012. Au début des années 2000, «les services spéciaux russes ont observé des contacts directs» entre des rebelles du Caucase du Nord et des représentants des services secrets américains en Azerbaïdjan», y raconte M. Poutine. La Tchétchénie, inspirée par les Occidentaux, qui a affronté insurrectionnellement la Russie lors de la première guerre en 1994-1996, a engendré une rébellion qui s'est progressivement islamisée et a débordé les frontières de cette petite république caucasienne pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord. La deuxième guerre de Tchétchénie, déclenchée par les forces fédérales en 1999, a officiellement pris fin en 2009. Mais des attaques et explosions visant notamment les représentants des forces de l'ordre dans le Caucase restent fréquentes. «Il y a des gens, surtout dans les services secrets des pays occidentaux, qui croyaient que si on déstabilisait leur principal rival géopolitique – et maintenant nous comprenons que pour eux, c'était la Russie – cela serait à leur profit. Mais il s'est avéré que ce n'était pas le cas», a indiqué M. Poutine. «En aucun cas, jamais et nulle part, il ne faut essayer d'utiliser les terroristes pour résoudre ses tâches politiques et même géopolitiques temporaires», a-t-il souligné.
L. M.
 

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