Hanoune de Guelma : «Je suis prête à affronter les ministres corrompus devant la justice»

Lousia Hanoune monte en cadence et accentue ses attaques contre ce qu’elle appelle «le réseau oligarchique» qui «dilapide» les richesses du pays. De Guelma, terre de l’un de ses députés, Smain Kouadria, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) dit assumer pleinement ses accusations et être «prête à confronter les ministres impliqués dans la corruption devant la justice. Qu’ils déposent plainte s’ils sont courageux et je leur faciliterai la tâche en renonçant à mon immunité parlementaire», lâche Mme Hanoune qui assure qu’elle continuera à dénoncer les ministres corrompus et à se battre à travers son parti contre les «oligarques» qui «sucent» les richesses de l’Algérie. D’un ton toujours tranché, elle réitère ses accusations contre les ministres de la Culture, Mme Labidi, et de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. «Je ne parle pas en l’air, la corruption est le mal de ce pays. Des gens haut placés usent de leur poste et de leur pouvoir pour se servir au détriment de notre pays et de son développement», poursuit-elle, réaffirmant son engagement «entier» dans cette bataille sans merci contre les hommes d’affaires et les responsables véreux. Elle considère que la situation est «grave», rappelant le contexte explosif à nos frontières et la crise économique qui se profile à l’horizon. L’Algérie, insiste-t-elle, a plus que jamais besoin de ses ressources qu’une «caste d’oligarques au bras long au sein du pouvoir» veut détourner. Louisa Hanoune parle ainsi d’une «grave menace sur l’avenir de l’Algérie». Pour elle, le pays n’a jamais atteint à un niveau de «délinquance au gouvernement». La patronne du PT estime que l’oligarchie qu’elle dénonce n’est pas née du néant. «Elle a sa matrice au sommet de l’Etat», lance-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements des nombreux militants du parti venus saluer «le courage et la bravoure d’une femme qui a osé s’attaquer à la puissance de l’argent qui prend de l’ampleur dans un pays rentier». Mme Hanoune considère ainsi «criminel» de se taire devant les «pilleurs de l’Algérie. La corruption, selon elle, a atteint des seuils inimaginables». Louisa Hanoune relève ainsi l’évasion fiscale et le non-paiement des impôts par les «oligarques algériens» qui se considèrent au-dessus des lois. Ayant soutenu le président Bouteflika pour un 4e mandat au nom de la stabilité, Louisa Hanoune dénonce depuis quelques mois son bilan et lui reproche la non-tenue de ses engagements en matière de réformes politiques et économiques.
Rafik Meddour
 

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