Benflis : «La liberté d’informer est menacée en Algérie»

A l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, Ali Benflis, président du parti Talaiou El-Houriyet, a indiqué lors d’une conférence de presse, animée aujourd’hui dimanche à Alger, que les Etats non démocratiques et les Etats de non-droit ne s’accommodent absolument pas du droit à l’information et à la liberté d’informer. Pour lui, en Algérie, le journalisme n’est pas considéré comme une profession que l’on peut exercer sans appréhension et sans crainte. «Je sais que vous accomplissez votre mission dans des conditions particulièrement difficiles et que vous êtes l’objet de beaucoup de formes de harcèlement, de pressions, d’intimidation et de menaces», a-t-il assuré, affirmant que la liberté de pensée, la liberté d’opinion, la liberté de la presse et la liberté d’information sont les victimes toutes désignées de toutes les tyrannies sous toutes leurs formes et sous toutes les latitudes.» L’information, a-t-il ajouté, participe de la formation à la citoyenneté pleine et entière et cela est inacceptable pour tout ordre non démocratique. «L’information est un redoutable instrument de contrôle qui force à assumer des responsabilités et à rendre des comptes, et cela non plus n’est pas tolérable pour tous les gouvernants sûrs de leur omniscience et de leur omnipotence». La liberté de la presse est un pilier de tout ordre démocratique, fait-il savoir, s’interrogeant sur l’Etat du droit et la liberté d’informer dans l’espace non démocratique dans lequel nous vivons. Le constat de Benflis est sans appel. «La liberté d’informer vit dans un espace défavorable, réduite au silence, pourchassée et punie arbitrairement et abusivement.» Il a rappelé que «la publicité et l’impression constituent toujours aux mains des pouvoirs publics des instruments d’une redoutable efficacité pour réduire les médias à la soumission et à l’obéissance». Pour lui, cette situation ne peut être «corrigée» si on sépare le droit à l’information et la liberté d’informer de la problématique démocratique qui se pose avec acuité dans notre pays. «Il serait vain de croire pouvoir assurer les premières en l’absence d’une réponse à la seconde.» Aussi, le droit à l’information et la liberté d’informer ne peuvent se concevoir et se développer dans un contexte d’exclusion de la citoyenneté ni s’épanouir dans un Etat de non droit. Sur un autre registre, Benflis a présenté de manière exhaustive la préparation du congrès constitutif de Talaiou El-Houriyet. Il a informé de la tenue de cinq congrès régionaux : le congrès de la région ouest du pays le 16 mai à Oran ; celui de la région est le 23 mai à Constantine ; le congrès de la région sud-ouest prévu en mai à Béchar ; le congrès de la région sud-est du pays est prévu aussi en mai à Ouargla ; et enfin celui de la région centre le 30 mai à Blida. Le congrès constitutif se tiendra à Alger les 13 et 14 juin prochain.
Houneïda Acil
 

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