La dilapidation de l’argent des OPGI par Tebboune au cœur du procès Khalifa ce jeudi

Les représentants de toutes les entreprises citées dans l’affaire de la caisse principale de la Banque Khalifa vont défiler devant le juge au niveau de la cour de Blida à partir de demain jeudi. Il y a aura les représentants de la Caisse nationale de la sécurité sociale et une trentaine de personnes ayant été à la tête des Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) à l’époque des faits. Ces personnes devraient être interrogées sur les placements colossaux de l’argent des OPGI qu’ils dirigeaient dans la banque Khalifa, qui pratiquait, faut-il le préciser, des taux d’intérêt défiant toute règle économique (13%) pour les entreprises et 11% pour les particuliers. Le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, qui était aussi responsable du secteur à l’époque, va-t-il être entendu par le juge ? Lors du premier procès en 2007, Abdelmadjid Tebboune avait été auditionné en sa qualité d’ancien ministre de l’Habitat. «Je le dis et je le répète, il y avait un dépôt avant mon arrivée en août 1999 et le dernier dépôt a été effectué après mon départ en 2003», répondait-il à la juge, Mme Fatiha Brahimi. Selon lui, les OPGI avaient la «liberté totale» de le faire ou pas. «Ils n'ont qu'à assumer leurs actes», avait-il poursuivi. Mais l’enquête a révélé qu’en 1999, il y avait trois OPGI qui ont déposé leur argent dans la Banque Khalifa. Il s’agissait de ceux de Dar El-Beïda, Hussein Dey et Béjaïa. En 2000, leur nombre est monté à 15, et en 2001 à 42. Autrement dit, la plupart des dépôts avaient été effectués durant la période où Tebboune était ministre. Sera-t-il à nouveau entendu ? C’est peu probable, bien que son nom figure parmi la liste des témoins. Aujourd’hui, c’est Abdelmoumène Khalifa qui était appelé à la barre. Le principal accusé et propriétaire de l’ex-Khalifa Bank a nié toutes les accusations en bloc. Le même tribunal de Blida avait prononcé, en mars 2007, après un procès qui a duré près de trois mois, des peines allant d’une année à 20 ans de prison et relaxé une cinquantaine de personnes parmi les accusés. Dix autres inculpés avaient été condamnés par contumace, dont Abdelmoumène Khalifa qui avait été condamné à perpétuité et qui n’est pas concerné par le nouveau procès. Les chefs d’accusation retenus contre tous ces accusés «constitution d’une association de malfaiteurs», «vol qualifié», «escroquerie», «abus de confiance» et «falsification de documents officiels». La justice avait été saisie après que la Banque d’Algérie eut constaté un découvert de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de Khalifa Bank.
Rafik Meddour
 

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