Début du procès en appel de Rachid Aouine à El-Oued

Condamné le 9 mars dernier à six mois de prison pour incitation à attroupement et outrage à corps constitué, avec cinq autres personnes, l’activiste Rachid Aouine, membre de la Coordination des chômeurs, a comparu aujourd’hui, lundi, devant le tribunal d’El-Oued. Le militant était notamment accusé de publier sur sa page Facebook une vidéo compromettante montrant un détenu maltraité dans les locaux de la gendarmerie lors des émeutes qui avaient éclaté au lieudit Oumia, à cause des coupures récurrentes du courant électrique. Les avocats de Rachid Aouine avaient soutenu, lors du procès, que l'infraction de l'incitation à l'attroupement était un «résidu des années de plomb». Ils ont qualifié la condamnation d’arbitraire qui relevait d'une «législation répressive» qui n'est pas «conforme aux conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et à la Constitution qui garantissent la liberté d'expression». Le collectif d’avocats, conduit par le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LAADH), Hocine Benissad, et dont fait partie aussi Mustapha Bouchachi, Badi Abdelghani, Mohamed Mezghiche et Zakaria Bellahrache, a plaidé pour l’annulation des poursuites à l’encontre de Rachid Aouine, jugées juridiquement infondées, arguant que le militant a été cité dans l’affaire «d’après des déclarations d’un des accusés, alors qu’il n’a même pas diffusé la prétendue vidéo sur Internet», indique le collectif dans un communiqué rendu public lundi. Dans le même sillage, la LADDH exprime sa solidarité avec le témoin dans cette affaire, Noureddine Guettaoui, qui se dit victime de violences à l’intérieur des locaux de la Gendarmerie et demande l’ouverture d’une enquête, conformément à la Convention internationale contre la torture, ratifiée par l’Algérie. La LADDH estime que ces faits, s’ils s’avèrent exacts, constituent «une grave atteinte à la dignité humaine» de la victime. Enfin, la Ligue réclame la libération de tous les détenus du mouvement du Sud, «en vertu du respect du droit de chaque citoyen». Par ailleurs, le même collectif d’avocats annonce qu’il se rendra demain, mardi, à Meghaïr, à 150 km du chef-lieu de la wilaya, pour plaider la cause du caricaturiste Tahar Djehiche, poursuivi pour «outrage au président de la République» et «incitation à attroupement non armé».
R. Mahmoudi
 

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