Remaniement ministériel : les scandales, les échecs et l’inertie ont coûté leur poste à plusieurs ministres

Prévu depuis quelques mois, le remaniement ministériel tant attendu a été effectué aujourd’hui sans grandes surprises. Ainsi, comme c’était dans l’air depuis des mois, six ministres ont été remerciés. Il s’agit notamment de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, accusée notamment par le Parti des travailleurs (PT) de trafic d’influence, qui a été remplacée par Azzedine Mihoubi. Le retour de ce dernier a été envisagé depuis plusieurs mois. D’ailleurs, il a été désigné pour lire le discours du président Bouteflika à l’ouverture de Constantine, capitale de la culture arabe. Autre ministre remercié, Hocine Necib, des Ressources en eau, dont le nom a été éclaboussé par un scandale lié au détournement de terres agricoles. Il a été remplacé par Abdelouahab Nouri, qui a cédé sa place dans le département de l’Agriculture à Abdelkader Kadi, lequel était dans les Travaux publics. Le ministère des Ressources en eau hérite de l'Environnement. La nomination de Tayeb Belaïz à la présidence sonne plutôt comme une récompense pour le travail «titanesque qu’il a accompli en tant que ministre de l’Intérieur pour le 4e mandat. Il a été remplacé par Nourreddine Bedoui qui était dans la Formation professionnelle. Youcef Yousfi fait également partie de ces ministres remerciés. Salah Khebri le remplace à la tête de l'Energie. Amar Ghoul bat le record de longévité au gouvernement. Il change de poste, mais il survit bien qu’il ait été éclaboussé par le scandale de l’autoroute Est-Ouest. Il hérite, cette fois-ci, d’un département moins important, à savoir celui de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat. Il cède sa place au ministère des Transports à Boudjema Talai. Tahar Hadjar, recteur de l’université d’Alger depuis presque vingt ans, est nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à la place de Mohamed Mebarki, lequel regagne son ancien poste de ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Mohamed Djellab quitte les Finances. Il a été remplacé par Abderrahmane Benkhelfa, ancien président de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF). Abdelkader Ouali, ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur, fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre des Travaux publics. Iman Houda Feraoun occupe le poste de ministre de la Poste et des Technologies de l'information. Abdelkader Khomri occupe le poste de ministre de la Jeunesse et des Sports, lui qui était ministre de la Jeunesse. Plusieurs ministres gardent leur poste. Il s’agit, entre autres, de Mohamed Aïssa, aux Affaires religieuses, Nouria Benghebrit à l’Education nationale, de Tayeb Louh à la Justice, de Gaïd Salah au ministère délégué à la Défense, de Hamid Grine à la Communication, de Abdelmalek Boudiaf à la Santé, Sid-Ahmed Feroukhi à la Pêche et de Mounia Meslem à la Solidarité. Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire du FLN, est nommé au poste de ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. Le nouveau gouvernement n’a donc connu qu’un léger lifting programmé depuis des mois, mais retardé pour des raisons qui restent inconnues. Les partis politiques comme le FLN et le RND restent très peu représentés dans ce gouvernement, composé beaucoup plus de technocrates.
Rafik Meddour

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