FLN : les opposants «prêts à organiser un 10e congrès légitime»

La crise au Front de libération nationale (FLN) s’enlise. Le maintien par le secrétaire général Amar Saïdani de la date de l’organisation du 10e congrès, annoncé pour la fin du mois, risque de faire éclater le FLN en deux. Ses opposants menacent d’aller vers un autre 10e congrès «légitime» s’il s’arc-boute sur sa position. Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui lundi à Alger, les représentants des contestataires, à leur tête le sénateur Salah Goudjil et Abderrahmane Belayat, expliquent une nouvelle fois leur refus de participer à ce congrès par son organisation dans l’opacité totale et en infraction aux statuts du parti. S’exprimant au nom des membres du comité central, des parlementaires et des mouhafadhas qui font partie des contestataires de la légitimité de la direction actuelle, les conférenciers affirment «prendre toutes les mesures nécessaires pour organiser, conformément aux textes réglementaires du parti, le 10e congrès légitime». Dans une déclaration préliminaire, ils confirment l’installation d’une cellule de crise qui représente actuellement 178 membres du comité central. Ils expriment ainsi la colère de la majorité des parlementaires quant à la situation du parti et l’empiétement par la direction des prérogatives d’institutions constitutionnelles tels que l’APN. Les opposants réitèrent leur «pleine confiance» en la justice quant au traitement qu’elle va réserver à leur demande de l’annulation de l’autorisation accordée pour tenir ce congrès, contesté. En attendant la décision de la justice qui sera rendue le 20 du mois courant, les contestataires réaffirment avec détermination leur rejet catégorique de l’organisation de «ce congrès illégitime qui va à l’encontre de la loi sur les partis et des statuts et règlements régissant la vie du parti, notamment dans le volet relatif aux nouvelles mouhafadhas, qui, sous prétexte de devancer le découpage administratif, passent de 54 à 118, alors que les statuts que seul le congrès est habilité à modifier, sont précis à ce sujet : une seule mouhafadha par wilaya à l’exception de la capitale». Aussi, les membres du comité central qui s’insurgent contre cette situation et le mode de gestion autoritaire et arbitraire du FLN se tournent encore une fois vers le président Abdelaziz Bouteflika, qui est aussi le président d’honneur du FLN, pour attirer son attention sur «le grave danger que court son parti, parti auquel il n’a cessé d’appartenir depuis sa prime jeunesse, dans le meilleur et dans le pire». Pour eux, «il ne peut accepter que l’histoire retienne que le FLN a subi, de son vivant, un sort aussi lamentable que celui qui l’attend inévitablement si les choses restent en l’état». Les contestataires insistent sur le fait que le congrès a été préparé dans des structures parallèles et que le comité central, organe suprême qui est habilité à organiser un tel événement organique, soit mis à l’écart. Ils mettent l’entière responsabilité de tout éventuel dérapage sur le dos de la direction actuelle, à sa tête le très controversé Amar Saïdani. Pour eux, sans un congrès rassembleur organisé dans une totale transparence, la crise au FLN ne fera que s’accentuer au risque de l’emporter. Parmi les plus actifs de ce mouvement de redressement de l’ex-parti unique, il y a bien entendu Salah Goudjil, Abderrahmane Belayat, Amar Tou, Abderrahmane Abada, Abderrachid Boukarzaza, El-Hadi Khaldi, Aïssa Kassa, Boualem Djaffer, Azzeddine Boutaleb et Mustapha Bousbia. D’autres membres du CC et anciens ministres dont Rachid Harraoubia et Rachid Benaissa adhèrent à cette démarche. Les contestataires revendiquent aussi le soutien de l’ancien secrétaire général Boualem Benhamouda.
Rafik Meddour
 

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