La journaliste américaine Marvin Howe : «J’ai honte d’avoir eu peur de venir en Algérie»

La longue expérience professionnelle de Marvin Howe, journaliste américaine du New York Times,en fait la personne toute indiquée pour parler des «règles d'or du journalisme». C’est le titre de la conférence qu’elle a donnée ce dimanche au Salon national de la communication, organisé à Alger, au Palais des expositions. Mais Marvin Howe est surtout en mesure de parler de notre pays qu’elle connaît bien. Cette célèbre journaliste était en Algérie, durant la guerre de lLibération nationale. Elle s’en souvient comme d’un «moment héroïque» pour le peuple algérien tout en reconnaissant, dans un entretien à la Télévision algérienne, qu’«il était alors facile» pour elle d’être en Algérie. Par contre, avoue-t-elle, «j’ai honte de ne pas avoir été dans ce pays quand c’est devenu difficile», en évoquant la décennie au cours de laquelle le terrorisme a frappé l’Algérie. «J’ai eu peur de venir en Algérie», explique-t-elle humblement. Ce fait lui pèse lourdement : «J’ai sur la conscience de ne pas avoir été avec vous pendant les années difficiles», a-t-elle répété aux journalistes qui l’ont interviewée à l’occasion de son passage à Alger pour le Salon de la communication. Elle prépare un livre sur l’Algérie contemporaine, à la fois, dit-elle, le côté qu’elle a connu, «le moment héroïque», et l’autre qu’elle a raté, «le moment difficile». Cela correspond à son projet d’écrire ses mémoires, mais répond aussi à son souhait de rapporter comment les femmes algériennes avaient résisté au terrorisme, alors que notre pays était pratiquement isolé au plan international et abandonné face à ce fléau qui s’est, malheureusement, étendu maintenant à d’autres pays. Marvin Howe a rencontré quelques-unes de ces femmes alors qu’elle assurait la couverture de l’élection présidentielle du 17 avril 2014 : un large éventail comprenant une journaliste directrice d’un quotidien, une dirigeante d’un parti politique, une avocate, une femme d’affaires, mais aussi des universitaires, des cadres, des artistes et des fonctionnaires qui lui ont parlé des horreurs qu’elles ont vécus dans ces «moments difficiles» des années 1990.
Houari Achouri

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