Trois hypothèses sur les commanditaires et les objectifs de l’attentat commis en Arabie Saoudite

Retour de flamme en Arabie Saoudite ? Les terroristes que ce pays a endoctrinés, formés et financés pour mener des attentats sanglants dans les pays arabes et musulmans, retournent-ils leurs armes contre leur créateur ? Cette vérité est tellement difficile à digérer que les autorités saoudiennes semblent avoir intimé l’ordre aux médias à la solde de la famille royale ainsi qu’à toutes les chaînes de télévision des pays du Golfe, dont Al-Jazeera, de couvrir l’événement au strict minimum afin d’éviter que l’attentat meurtrier commis à l’intérieur d’une mosquée d’Al-Qatif n’ait un effet néfaste sur les dirigeants du pays, notamment le roi récemment désigné. Bien qu’ayant fait de nombreux morts et blessés, et bien qu’ayant été perpétré dans l’enceinte d’un lieu de culte, l’attentat kamikaze revendiqué par l’Etat Islamique (Daech) risque de n’être qu’un avertissement et d’être suivi par d’autres actions spectaculaires dans d’autres villes où il serait alors difficile d’en minimiser la portée. L’opération d’Al-Qatif pourrait aussi être le signe d’une guerre entre les deux mouvements d’obédience sunnite Daech et Al-Qaïda, chacune de ces organisations terroristes ayant ses attaches et exécutant des missions pour le compte d’officines qui en fixent le lieu et la date. Cet acte ayant été commis contre la communauté chiite dans l’est du pays, il se pourrait également qu’il s’inscrive dans le prolongement de la guerre que conduit Riyad contre les Houthis au Yémen. Régime dictatorial par essence, le pouvoir héréditaire saoudien est capable de massacrer une composante de sa propre population s’il estime qu’elle représente une menace pour sa pérennité. Et lorsqu’on sait que l’Arabie Saoudite finance les organisations terroristes – de l’aveu même de l’ex-secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, alliée des Al-Saoud (voir article par ailleurs) –, il est probable qu’elle ait commandité cet attentat, en réponse à la «menace chiite» incarnée par la communauté houthie qu’elle combat au Yémen et l’Iran, ennemi juré des pays de la péninsule arabique. Aussi, n’est-il pas dans l’intérêt des régimes du Golfe que l’attentat kamikaze commis dans le principal pays membre du CCG (Conseil de coopération du Golfe) soit surmédiatisé, comme le sont les actes barbares commis par cette même organisation (Daech) en Syrie, en Irak, en Libye et ailleurs. La page du terrorisme vient de s'ouvrir en Arabie Saoudite. Elle ne se refermera pas de sitôt. 
Karim Bouali

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