Benflis : «Le pouvoir refuse la transition et impose la cooptation»

Intervenant aujourd’hui samedi lors de la réunion de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (Isco) organisée au siège du MSP, Ali Benflis relève d’emblée le contexte «très sensible» dans lequel se tient cette réunion. Un contexte marqué, précise-t-il, par des développements et des bouleversements assez importants. Pour Ali Benflis, des «changements» significatifs auront lieu dans les prochaines semaines. L’ancien chef de gouvernement fait un constat encore plus inquiétant sur la vacance du pouvoir. Il parle de la marginalisation de l’Etat-nation et de ses institutions constitutionnelles. Il affirme aussi que la décision politique nationale se prend dans des circuits informels, loin du cadre constitutionnel approprié. Le pire, selon lui, est que les institutions ont une existence formelle. Ali Benflis appelle ainsi les formations de l’opposition à assumer pleinement leurs responsabilités face à cette situation caractérisée par des manœuvres inquiétantes. Il considère que le pouvoir réel est détenu actuellement par les proches du président Bouteflika, soutenus par des personnes aux fortunes colossales acquises à travers des marchés douteux et des réseaux de «clientélistes» qui cherchent à bénéficier de quelques dividendes. Ali Benflis estime que l’opposition ne doit pas rester dans une posture défensive. Elle doit, selon lui, aller à l’offensive. Car, explique-t-il, les détenteurs du pouvoir semblent être convaincus qu’il n’est plus possible de continuer à gérer difficilement cette vacance du pouvoir au risque de voir la situation devenir incontrôlable pour eux. Ces mêmes «décideurs» semblent, toujours d’après lui, avoir mis en place une nouvelle stratégie pour traiter cette situation à leur manière et en dehors de la loi fondamentale et des pratiques politiques saines. Ali Benflis précise que la «succession héréditaire du pouvoir ne se limite pas au cadre familial. Elle s’élargit et peut couvrir la transmission cooptée de ce pouvoir». Et ce scénario se précise de plus en plus, assure-t-il. Ainsi, dénonce-t-il, «l’opposition nationale revendique une transition et le régime en place lui répond par la cooptation».
Rafik Meddour
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.