Emigration illégale : la LADDH accuse les «responsables algériens»

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) critique la gestion par les autorités algériennes du phénomène croissant de l'immigration illégale et les mesures de sécurité prises en coordination avec l’Union européenne dans ce domaine. Dans une déclaration à l’UE, Houari Kaddour, secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, estime que «le gouvernement algérien et les pays africains sont aussi responsables de cette tragédie». Il appelle les responsables à être plus engagés dans la lutte contre ce problème, en prêtant notamment attention aux programmes de développement de la jeunesse en vue de les sauver de l'état de marginalisation dans lequel ils se trouvent et afin d'éviter la propagation de l'immigration clandestine. Pour la LADDH, «le phénomène existe depuis de nombreuses années, mais il a empiré au cours des dernières semaines en raison de la détérioration de la sécurité et les crises vécues par les pays arabes et africains qui ne cherchent pas de solutions matérielles tangibles et programmes de développement dans leurs propres pays» Le secrétaire national de la LADDH cible par ailleurs «l'absence de perspectives futures, l'instabilité, le chômage et la pauvreté qui poussent de nombreux groupes à tenter la migration vers l'autre côté». Pour ce qui est des solutions préconisées, la LADDH propose «un dialogue sérieux entre le Nord et le Sud, la lutte contre le déséquilibre des échanges commerciaux parce que cela est à l'origine du chômage et de fermeture d'usines de l'Ouest et du Sud, dont l'Algérie. La lutte contre le blanchiment d'argent opéré par des responsables qui ont déposé l'argent de la population dans les banques européennes et ne permettent pas son utilisation pour le développement durable». La LADDH préconise également de «sensibiliser les jeunes sur les dangers de l'immigration clandestine à travers des conférences et des séminaires via les associations de proximité, les médias, les mosquées, la communauté éducative, la famille, etc.». L’UE devrait, par ailleurs, selon la LADDH, aider les pays du Maghreb à lutter contre le phénomène en amont par des alternatives sociales et économiques, y compris la création d'emplois, l'élimination du chômage et des réformes profondes au niveau des pays d’origine par le biais de contributions matérielles. En d'autres termes selon la Ligue, la réalisation de cet objectif nécessite un développement durable fondé sur des projets concrets et des réalisations qui permettent aux citoyens de se fixer dans leur pays d'origine». La LADDH estime enfin que «le phénomène de l'immigration illégale ne peut être résolu sans la définition d’une stratégie claire et l'implication de la société civile aux côtés des politiques».
Meriem Sassi
 

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