L’ambassadeur du Maroc à l’ONU dans le collimateur du département d’Etat américain

Algeriepatriotiquea appris de sources sûres que le couple Kompass-Hilal et par ricochet le Makhzen marocain, risquent de se retrouver dans une situation très inconfortable. En effet, Carman Lapointe, secrétaire générale adjointe de l'office des affaires internes, représentante du Canada au sein de la commission onusienne qui enquêtait sur les agissements de ce haut fonctionnaire de l'ONU et ses compromissions avec le pouvoir marocain dans le dossier des droits de l'Homme au Sahara Occidental, a refusé de signer le rapport qui mettait hors de cause le Suédois Anders Kompass pour «absence de preuves». Elle et d'autres membres se sont rendu compte de graves dysfonctionnements et incohérences dans la conduite de l'enquête. Pour Carman Lapointe, les témoins majeurs dans cette affaire, comme l'ambassadeur du Maroc, n'ont jamais été interrogés dans le cadre de l'enquête. Ainsi, convoqué plusieurs fois en vue d'être auditionné, Omar Hilal, ex-chef de la mission diplomatique marocaine auprès des Nations unies à Genève et qui occupe actuellement le même poste à New York, n'a jamais daigné répondre à la commission d'enquête qui exige son audition avant de conclure, comme le relève Foreign Policy, une publication américaine considérée comme le porte-voix officieux du département d'Etat américain. Ce qui prouve que Hilal est non seulement dans le viseur de cette commission (Office of Internal Oversight Services,OIOS), mais, surtout, il est dans le collimateur du département d'Etat. Omar Hilal est la pierre angulaire du système de corruption mis en place par le Maroc pour contrer, dénaturer, orienter et décrédibiliser in fineles rapports qui mettent en évidence tous les crimes commis par le régime marocain au Sahara Occidental. La commission d'enquête onusienne cherche à établir si Anders Kompass, haut cadre de l’administration de l’ONU chargé des droits de l’Homme, a divulgué au Makhzen des informations sensibles et confidentielles au sujet de l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Selon des informations publiées par le hacker Chris Coleman, Hilal s’est vanté auprès de son ministre des Affaires étrangères d’avoir mis dans sa poche Kompass – qui n’est pas moins que le directeur des opérations sur le terrain au Haut-commissariat pour les droits de l'Homme (HCDH) – pour empêcher l’aboutissement des enquêtes sur la question des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Mauvaise affaire pour le Maroc, d'autant plus que les Américains ont fait de la lutte contre la corruption au sein des organismes internationaux leur cheval de bataille, à l’exemple du dossier Fifa. On sait, à partir de documents publiés par la justice américaine, que le Maroc est accusé d'avoir versé des pots-de-vin pour tenter d'obtenir l'organisation de la Coupe du monde 1998 de football, attribuée finalement à la France. Alors que le Makhzen en vienne à corrompre, d’une façon ou d’une autre, un haut fonctionnaire du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme et les réfugiés, il n’y a pas de quoi être surpris. Au besoin, le refus d’Omar Hilal d’aller s’expliquer devant la commission d’enquête onusienne a la valeur d’un aveu. La Canadienne Carman Lapointe n’a pas l’intention de lâcher cette affaire et, sans doute, la justice américaine non plus. Décidément, Kompass et Hilal sont dans de beaux draps. Le système de corruption mis au point par le Makhzen pour permettre que les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara Occidental restent cachés et impunis est en train de s’effondrer comme un château de cartes.
Houari Achouri

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